Participants: Gilles Froment Jérôme Froment Pascal Meygret Lara Meygret Philippe Moya Stéphane Simonet
Accompagnants: Geneviève Sansoni-Simonet Odile Meygret ( merci pour les petits dejs !!)
Les arcanes fédérales étant ce qu'elles sont, il faut bien se plier aux règles en vigueur, et valider les figures imposées permettant de décrocher le permis d'explorer au delà de 40 m. assistances, orientation, planification et désaturation matinée de Gradient Factor furent donc au programme de ce studieux WE cavalérois. Je laisse Pascal vous narrer ces immersions pédagogiques....
Mais avant, un mot, pour remercier Françoise et Pierre Bringolet pour leur accueil tout au long de ces 10 années passées sous le soleil varois à gérer nos installations. Sourire, disponibilité et beaucoup de travail pour faire en sorte que les adhérents du CASC posent sans contrainte bagages et soucis pendant les vacances. ça n'a pas de prix, alors merci et bon vent, pour la suite.
La Croix-Valmer, Sylvabelle et «les heures claires», Cavalaire-sur-mer, «l’Éperlan» et Momo, ont accueilli du 20 au 22 septembre une sortie bien particulière destinée à finaliser la formation du niveau 3 de nos plus jeunes :
Alexandre ne pouvant participer pour cause d’avoir intégré l’instruction de la dernière promotion de sapeurs-pompiers professionnels du SDMIS (encore Bravo!)
les deux cousins Lara et Jérôme ont fait l’objet de toute l’attention d’un trio conduit par notre président, Stéphane, organisateur émérite, assisté de Gilles et Pascal.
Philippe s’étant joint au groupe ainsi que Geneviève et Odile (toute deux en soutien psychologique et logistique… et pour goûter les délices de la douceur de cette fin d’été) , nous étions donc 8 dont 6 plongeurs.
Arrivés en éclaireurs deux jours avant à la Croix Odile et Pascal avaient préparé la météo qui a eu le bon goût de tenir tout le w-e, nous réservant la belle rincée sur le chemin de la remontée, le dimanche après-midi.
Partis de très bonne heure de Meyzieu après la jonction avec le tandem Gilles-Lara qui avait assuré en se fourvoyant d’une heure dans le lever (gag!), la voiture bien chargée a atteint le parking du port pile en même temps que celle de Jérôme qui arrivait peinard d’Antibes. Philippe avait, lui, installé son camping-car au camping de la baie.
Stéphane avait convenu d’une formule midi-soir au restaurant « le Pizzaïole », basée sur plat-dessert-café mais qui fut réorientée sur entrée-plat-café par soucis de diététique (et oui c’était un stage sportif!). L’accueil a été chaleureux, le couple de patrons très sympas et attentionné ; nous avions une belle table ovale réservée, de bons sièges moelleux, le service a été super et les plats variés et de bonne qualité. Bravo Stéphane.
Un peu de logistique avec les voitures et la conservation des sacs sur le parking gratuit (un espace réservé aux véhicules de plongeurs) et nous voilà longeant la centaine de mètres de quai pour aborder l’Éperlan et découvrir que nous serions seuls pour cette première sortie : le luxe !
Et c’est parti : un fond de 40m …. « la marche » dite aussi « les maconnais » ou « le tombant de Bailly » A vrai dire une jolie bande de formation coraligène (de 200m de long parait-il) limitant deux infinis de sable blanc.
Juste le temps, arrivés et stabilisés au dessus du fond, d’assister à un regroupement fornicatoire d’oursins,
et hop! pour les deux binômes Stéphane-Lara et Pascal-Jérôme, le programme démarre :
descente dans le bleu
stab 35/40 m
LRE et VM stabilisé
travail prise de l'assistance,
décollage sur 10 m
test narcose ardoise
remontée à 2 sur panne
d'air jusqu'en surface
envoi parachute
Pendant ce temps le binôme Gilles Philippe observe et Gilles fait ses photos… du moins quelques-unes avant que son caisson ne boive la tasse hélas ! (ajustage imparfait du capot , grrr!!)
Debriefing et rinçages, tout peut rester sur le bateau a dit Momo , super ! Demain ce sera un autre confort, d’autres plongeurs et un gros groupe embarque avec nous pour les trois plongées à venir.
En attendant on va aller se doucher s’installer aux heures claires, et, profiter du balcon et de la température clémente pour nourrir nos deux jeunes cerveaux d’une théorie concoctée par Stéphane sur la maîtrise de la décompression vue du côté de l’histoire, des tables jusqu’aux ordinateurs modernes.
Allez, le Pizzaïolle et on rentre se coucher en vitesse car demain petit déjeuner à 7h et bateau à 8, ça va piquer !
Odile et Geneviève ont approvisionné des œufs et du jambon pour les plus voraces ; il ne faudrait pas avoir un coup de fringale ou faire une hypo juste avant de s’immerger… (les habitudes de Bormes sont bien ancrées).
Malheureusement Lara a une réplique de migraine de l’avant-veille et doit se requinquer ce matin.
Stéphane et Jérôme suivront le programme pendant que Gilles les surveillera et que les deux autres se baladeront sur l’Espingole. On était seuls hier sur l’Eperlan mais ce jour il y a du monde dont un groupe de tout récemment diplômés d’encadrement (N4) qui se retrouvent après leur formation pour un weekend de plaisir. Tous sont plutôt équipés au max, combinaisons étanches ou semi, nitrox de déco à gogo, ordinateurs plein les poignets, un ou deux « sidemount » (ça aurait plu à Alex) et plusieurs caissons d’appareils photo ou de smartphone (écran tactile sous l’eau, ça fait rêver, si la 4G passait sous l’eau on pourrait envoyer des textos…), bref, un peu moins de place sur le pont, mais suffisamment car l’Eperlan est bien foutu et les plongeurs tous confirmés.
Le vent d’Est annoncé s’étant un peu levé, la mer bouge un peu ; les mises à l’eau s’effectuent en mode commando par paquets de deux palanquées larguées aux petit oignons « GO! » par l’assistant de Momo, pile sur la bouée de marquage, dans un paquet d’écume, par un Momo vraiment expert en pilotage de son bateau refaisant une boucle avant chaque largage.
Momo, le sourire et la bonne humeur associés à un très grand professionalisme. change rien, Momo ! https://eperlanplongee.com/
Pour Jérôme :
descente dans le bleu
stab 35/40 m
assistance gilet jusqu'à 10 m
redescente, stab
échange signe
test narcose boussole
remontée sur gilet
parachute
Pendant ce temps, Pascal et Philippe se rajoutent à la meute qui assaille cette pauvre vielle épave dont il faut bien dire qu’il ne reste plus grand-chose ; notre grouillement et nos bulles repoussent vraiment les dorades et autres gros poissons, ils ne nous tournent autour que loin dans le bleu.
La remontée de tout ce beau monde donne un gros essaim au pallier où un anatife (« pouce-pied », crustacé de la famille des cirripèdes comme la balane), solitaire, tient compagnie, fixé sur le filin, à une plongeuse fixée elle aussi au filin pour faire ses paliers, ayant oublié ses plombs laissés à bord avant le saut à l’eau !… ne voulant pas contrarier son mari elle l’a suivi en descendant le long du filin et est remontée par le même chemin, heureusement que l’amarrage de celui-ci est bien visible à quelque mètres de l’épave !! (bon j’ai dit que les plongeurs étaient équipés et confirmés, il fallait une exception, lol).
Nous avons également, au palier, pataugé avec de gracieuses petites méduses (Pélagia nocticula), dansantes ballerines surnommées «dard rose », dont il vaut mieux respecter un rayon de sécurité de 50 cm sous la coupole (ou plus si la bête est très grosse) pour ne pas exposer la peau nue à l’urtication des nématocystes qui garnissent les 8 filaments marginaux fins (peu visibles) qui font deux à trois fois le diamètre de l’ombrelle.
Principe : quand le cnidocil est touché, la pression dans le cnidocyste augmente et le tube se dévagine en fouettant la peau de la malheureuse victime !
De retour nous laissons tout à égoutter à bord et on se regroupe au « bateau ivre », rejoints par Odile et Geneviève qui sont allées se promener à La Croix et ...faire quelques emplettes, avant de chercher Lara qui a bien récupéré au calme aux « Heures Claires ».
Cet après-midi on remet ça, sans Philippe qui va faire un peu de vélo. Comme le vent n’a qu’à peine molli nous retournons sur « la marche ». Et voilà reparti le ballet des commandos marines « GO ! GO ! »
Regroupés tous au fond, nous séparons nos deux binômes d’exercices. Lara signale à Stéphane que le plomb du parachute de Jérôme, auquel j’avais préconisé depuis l’exercice de la veille de le sortir de la poche de sa stab pour faciliter sa récupération pour l’exercice (et en cas d’urgence c’est toujours mieux de l’avoir accroché accessible en direct), que ce plomb, donc, s’est fait la malle de ses caoutchoucs et que lui, Stéphane, est tranquillement en train de se saucissonner la tuyauterie et les palmes dedans… petit exercice de récupération et remise de tout ça au propre avant de poursuive en binômes.
Au programme :
descente dans le bleu
stab 35/40 m
assistance gilet 6 m
redescente, stab
signes
simulation essoufflement
prise en charge sur 10 m
remontée classique
parachute
Cette fois ci, une fois les exercices finis, on va quand même faire un peu de tourisme sur cette belle ligne rocheuse qui nous révèle de nombreuses langoustes (Gilles en a compté 9!) et une jolie rascasse que nous dérangeons.
Éponges encroutantes ou érigées, multicolores dans une composition animale digne d’un fleuriste ou d’un peintre, bravo l’artiste
Et cette belle acicidie blanche, son nom ? Phallusia mammillata C’est l’équivalent du Phallus impudicus chez les champignons lol
Pour terminer nous nous regroupons tous en une palanquée unique pour un lancer de parachute par Stéphane depuis presque le fond et une remontée tranquille dont le palier vient sanctionner notre petit vagabondage à 40m.
De nouveau nous laissons nos combinaisons et nos stabs à sécher sur le bateau, le bateau ivre accueille notre débriefing et nous profitons de la douceur du soir pour notre dernière soirée au Pizzaïole.
Allez c’est la dernière, le lever à 6h30 est encore bien dur mais le petit-dej nous met d’aplomb.
Gilles a choisi l’abstention ce matin, il va aller avec Geneviève et Odile faire une bonne ballade à pied, il a sorti un ancien appareil terrestre de substitution.
A 8 heures nous retrouvons notre Momo et le groupe des lyonnais. Sans notre BEES2 il est décidé de s’abstenir du Togo programmé initialement et de se refaire une petite Espingole pour terminer notre stage. L’Eperlan largue tout le monde sur le Togo et nous nous équipons tranquillement, à l’aise, en imaginant qu’on aura l’Espingole pour nous tous seuls. Les autre remontent et se déséquipent pendant que Momo met le cap sur l’espingole.
Nous sommes seuls de l’Eperlan… mais d’autres bateaux sont sur l’épave. C’est raté nous ne seront pas plus seuls au fond que la première fois.
Pour la dernière l’objectif est modifié, Lara emmène Stéphane et Jérome prend en charge Pascal, ce sont eux qui conduisent leur palanquée.
Et voilà, on revient au passé, le stage est terminé, mais quel beau stage, nous avons appliqué les trois consignes de Stéphane : du plaisir, du plaisir et … du plaisir !!!
À tout bientôt,
À Bormes
Pascal Meygret
Au fait, au passage : l’eau en surface était entre 22 et 24
et à 40m ?…...entre 20 et 22 !!!
Pas l’ombre d’une thermocline, du jamais encore vu !!
Allez, d’ici 10 ans on remisera le néoprène et on plongera en tenue de plage.