Participants : Pascal Meygret Hervé Lichtfouse Olivier Thévenon Edgar Royon Pascal Dreux Stéphane Simonet Alexandre Simonet Camillle Marongin Marion d’Olivera Jérôme Froment Philippe Moya
Accompagnants : Geneviève Sansoni-Simonet Isabelle Froment Gilles Froment Odile Meygret Françoise Lichtfouse
Toutes les images sous marines sont issues de la Paralenz.
Les images terrestres sont de Gilles Froment, Isabelle Froment, Odile Meygret et Geneviève Sansoni-Simonet
Les roches de la Ciotat présente un profil particuliers, les randonneurs du groupe en ont bien profité !
Il faut parfois s’éloigner des sites les plus fameux, pour mieux y revenir. L’idée de s’écarter un peu du Var et de ces spots bien connus, pour découvrir de nouveaux horizons subaquatiques trottait déjà dans nos têtes, la mer est vaste….Mais pour aller où ? changer pour changer, c’est prendre le risque de l’échec, de l’hôtel douteux aux plongées décevantes. Heureusement que Camille, nouvelle venue au club, avait décidé de passer son niveau 2 au beau milieu des tentacules du Kraken, club de plongée local repris par Thibaut Rauby,un pilier de l’équipe Gombessa, de Laurent Ballesta. La reconnaissance effectuée, il ne restait plus qu’à tenter ce nouveau plan…
Six d’entre nous, prompts à commencer le WE, furent sur place en milieu d’après midi et trouvèrent sans difficulté la Croix de Malte, l’hôtel recommandé par le Kraken. Pour nous, qui, de part nos obligations professionnelles, ne purent toucher la terre ciotadienne que vers 1h du matin, la Croix se déroba un peu, trahi par un GPS perfide qui commença par nous promener sur le port. Mais bon, réflexion, action et demi tour nous permirent de trouver l’hospitalité promise….Certes en commençant par me tromper de chambre et réveiller Françoise, qui stoïque m’indiqua la bonne porte… vers 1h30, nos têtes touchaient l’oreiller.
Après un bon petit déjeuner en terrasse sous le soleil, contact téléphonique était pris avec Justine, pour déposer nos affaires au club. Le reste du groupe se retrouva au fur et à mesure de l’avancée de la matinée, relevant le challenge de trouver une place de parking sur les quais.
Repas simple mais excellent avalé, je tente un briefing qui tourne court, le premier jour d’un WE de plongée étant toujours un peu compliqué…Martin notre pilote de l’après midi et du lendemain, nous briefe sur le fonctionnement du centre, et sur le 1er site de plongée, les Mourres. Je tente d’expliquer que l’eau est froide, qu’il faut se « remettre dedans » en douceur, mais je sens bien que mon discours trouve peu d’échos, chacun se concentrant sur l’enfilage d’une combinaison un peu raide, le vissage d’un détendeur rebelle, ou le réglage d’un ordinateur de plongée récalcitrant. Ça tourne en rond, ça brasse et ça s’agite, normal, c’est la reprise.
Départ donc vers l’ile verte, sous un ciel de plomb. Heureusement le clapot est faible, les palanquées se rassemblent et finissent par basculer. 1er constat, l’eau n’est pas chaude, 15°C, mais ça on le savait. Je remercie ma 7 mm en tranchée, qui m’épargne l’intrusion d’eau glacée le long de ma colonne vertébrale. D’autres n’auront pas cette chance.
mais malgré tout, même dans peu d'eau, la vie est bien présente. Du corail rouge coraillium rubrum, uni sous ce surplomb avec une éponge encroutante bleuatre, phorbas tenacior.
2nd constat, y’a du jus ! Bien qu’avertit par Martin, ce courant va nous jouer un tour pendable… car la visibilité n’est pas extraordinaire, les particules en suspension des coups de vent précédent réduisent notre perception. Il faut serrer les rangs pour ne pas se perdre.
Et si l’un palme un peu vite devant, et qu’un autre traine un peu derrière, ce qui doit arriver….arrive !
La palanquée indissociable éclate, et si un trio se ré organise, le dernier larron se trouve isolé… ça tarde un peu pour entamer la remontée, et un sac palier se trouve bientôt à la dérive….
Du coup, le soir, le DP soucieux et un brin pointilleux rappelle la procédure :
En cas de perte de palanquée, il convient de chercher son groupe (ou le plongeur perdu) pendant 1 minute, en réalisant un 360° au fond. Ne pas oublier de lever aussi un peu la tête, le champ de vision rétréci ne facilite pas l’exercice. Passé ce court délai, retour en surface immédiat si aucune décompression n’est requise. Attention, l’envoi d’un sac palier est impératif pour ne pas se faire couper en deux par un plaisancier véloce. On devrait donc se rejoindre en surface et pouvoir le cas échéant reprendre l’immersion
le sac palier est un élément de sécurité indispensable, et l'on doit régulièrement s'entrainer à son envoi.
En cas de palier obligatoire, arrêt au stand pour désaturer avant de se regrouper en surface, la plongée est terminée.
on y fait face aussi à l'Histoire, avec ce monument rappelant la disparition du Protée en décembre 1943, sans doute victime d'un mine allemande. il git aujourd'hui par 130 m de fond au large de Marseille.
Il faut faire les choses dangereuses avec prudence pour les faire longtemps. La formule n’est pas de moi mais de Robert Sténuit, elle s’applique bien ici : respecter les procédures est un gage de sécurité, et tout le monde en convient autour de la table, le débriefing fini.
Le lendemain, retour avec Martin pour aller plonger à la Balise. Le topo du site est clair, et on a du boulot :
- Alexandre effectue une plongée d’évaluation pour son niveau 3
- Camille réalise sa première plongée de formation nitrox,
- Et il faut organiser tout le reste !!
Martin, au briefing, nous décrit le site. tout le monde est attentif, pour ne pas se perdre et profiter au maximum.
Bref le DP transpire. Les mélanges s’analysent, 32 %, les étiquettes sur les blocs sont renseignées et les consignes, DTR, pression de décollage etc données, ça commence à rouler, cette affaire.
on est sûr du mélange ! la confiance n'exculant pas le contrôle, la double annalyse et le marquage des blocs sont indispensables.
les voilà ces anémones, parazoanthus axinellae. avec une branche de corail rouge en fleur en prime !
Jolie plongée sur une roche orientée nord sud qui offre de beaux tombants. La visi s’améliore mais reste moyenne, les poissons en profitent pour rester dissimulés. Par contre, les gorgones ou les branches de corail rouge, eux ne nous échapperont pas. De même que quelques flabellines que mon nouveau masque à verres corrigés me permet de débusquer…
Retour à l’hôtel, en passant devant l’Eden, le plus vieux cinéma au monde encore en activité, construit en 1889 où fut projeté en 1895 le fameux film des frères Lumière, l’entrée d’un train en gare de la Ciotat. Des frères lyonnais, coïncidence…
L’après midi, la plongée sera religieuse, nous plongeons à la grotte de la Vierge, pour la seconde plongée nitrox de Camille et la validation des nitrox confirmés d’Alex et Pascal, qui pour l’occasion se chargent d’un relais de Nitrox 70.
et sur ces planaires roses, prostheceraeus roséus. rares, magnifiques mais très fragiles: si on le touche il se déchire pour du papier à cigarette. plaisir des yeux uniquement, ils étaient nombreux au pied de la Vierge...
Dans la zone des 20 mètres, nous évoluons le long d’un tombant tourmenté percé de grottes et de fissures, aux surplombs couverts de corail et d’éponges. En regardant bien, j’y trouverai même une colonie de planaires roses….au pied de la statue de la vierge, qui semble garder l’entrée du tunnel. La plongée se termine, retour au sommet de la roche, ou Alex et Pascal, l’un après l’autre, récitent les gammes du nitrox confirmé :
- Vérification de la profondeur
- Ouverture du bloc de déco
- Signalement du changement de gaz, stabilisation
- Passage au nitrox, changement de gaz sur l’ordinateur, OK !
La gestuelle est importante, comme l’analyse des mélanges avant la mise à l’eau.
Allez, c’est dans la poche, remise de diplôme le soir avant le repas et une partie de TTMC où nous avons bien rigolé !
Le matin, c’est avec Justine que nous partons sur la plongée mythique de la Ciotat, les Rosiers. Le tombant démarre à 20 m pour se terminer à 40, très vertical. Beaucoup de vie sur les parois, dont 3 beaux mérous en ballade vers 30 m. Camille et moi, sous nitrox 32, arrivons aux 100 bars fatidiques qui vont déclencher la remontée. L’ordinateur d’Alex, à l’air, indique quant à lui 6 minutes de décompression alors que les nôtres restent vierges de paliers. L’avantage d’un mélange plus riche en oxygène se confirme, tant sur le confort que la sécurité.
Dérive lente et zen sous le parachute envoyé par Camille, et émersion sous le soleil dans une mer d’huile à 20 m du semi-rigide. Ça y la parenthèse s’achève, il va falloir repartir…. Mais pour mieux revenir, car ce plan à 30 km de Marseille, face à cette baie entrée en 2019 dans le club des plus belles baies du monde, sous les hauteurs du bec de l’aigle, vaut largement les heures d’autoroutes. Il est probable que l’ASSP viennent y reposer ses sacs, au milieu des tentacules du Kraken.