CR de la plongée du 15 novembre 2021
Participants: Gilles Froment & Sylvain Dupuy
Accompagnant: Stéphane Simonet
sauf mention contraire, les images de surface sont de Stéphane Simonet, les images sub lacustres de Gilles Froment
Agay, Bormes, ce sont les plongées du début de la saison fédérale, mais les beaux jours chauds se sont envolés avec. Avec novembre, de bons coups de vent ou des pluies commencent à arriver, avec les baisses de température.
A part quelques inconditionnels de la plongée en humide, c’est donc aussi le début de la saison pour les plongées en étanche.
Les dates de ces plongées sont fixées bien à l’avance par Stéphane, entre trois et 6 mois, en tenant compte des contraintes professionnelles de ceux qui ne sont pas encore en retraite. Une par mois jusqu’à la reprise des plongées en structure commerciales, en avril-mai.
La prochaine est d’ailleurs prévue à l’Estartit, en Espagne, organisée par l’auteur de ces lignes qui devrait rapidement vous en reparler…
Le copieux compte-rendu de Bormes à peine achevé par Stéphane, voilà déjà qu’arrivait la date du 15 novembre et la question du point de chute.
Chacun des protagonistes sur ce coup (Stéphane, Sylvain, Hervé et Gilles) n’ayant pas trop le temps de monter une plongée compliquée, on décide de se rabattre sur un « plan B » pas loin et sans portage qui s’avérera plutôt un « plan A » car la plongée s’est révélée intéressante et assez riche.
Depuis le temps que Sylvain nous parlait de cette plongée sur une petite épave dans un plan d’eau cristallin dans son secteur de Villefranche, on allait enfin le connaître : Le plan d’eau du Colombier, à la pointe nord-est de Anse, en face de Saint-Bernard.
Encore appelé Anséa ou lac du Grand Colombier, il s’agit d’une ancienne gravière de 64 ha au sein d’un espace naturel qui en fait 120. La profondeur maximale, au milieu du lac, est de 15m.
Aménagée pour la baignade surveillée à la belle saison, ainsi que les loisirs, cette zone très fréquentée est aussi ouverte à la pêche depuis le milieu des années 90.
Pendant l’extraction du gravier, cette gravière a principalement été empoissonnée par un accès aujourd'hui fermé avec la Saône. Un alevinage de très jolies carpes miroir de 3 à 5 kg a même été réalisé en 2003.
Le site de Colombier est abondamment cité sur Internet et les pêcheurs signalent de très grosses brèmes, carpes (poids moyen 13-14 kg, voire plus), brochets, sandres, perches, truites et du poisson-chat pas très virulent, sûrement à cause de la présence de silures.
Sylvain nous avait bien parlé d’un gros silure sur l’épave, mais pas de la taille de celui-record relaté par le journal « Le patriote » le 10 mai dernier : 2,40m
Nous voilà donc partis plus qu’à trois, Hervé s’étant malencontreusement fait coincer au boulot avec une réunion imparable.
A peine garé à Meyzieu devant chez Stéphane, je m’étonne de le voir m’ouvrir la porte de loin avec un beau gros masque COVID sur le nez, l’air morose. Môssieur est « balade », le nez tout bouché et toussant comme un catarrheux. Prudent, il a décidé de ne pas plonger pour ne pas aggraver son cas, mais vient avec nous pour nous soutenir. Sympa, mais plus que deux sur quatre…
La voiture est donc vite chargée et nous filons faire une jonction avec Sylvain chez lui, avant qu’il ne nous conduise au plan d’eau situé à 5 km à vol d’oiseau et un peu plus par Villefranche et la route.
Connaisseur du secteur, il a demandé préalablement l’autorisation d’accéder par le portail barrant le chemin menant au lieu de mise à l’eau situé à 700m du parking où stationnent habituellement les plongeurs. Merci pour l’économie du portage qui se serait avéré dissuasif.
Sylvain s’équipe rapidement avec son bi 9 et son nouveau recycleur Triton pour lequel il vient de terminer une formation plutôt costaude avec un formateur suisse. Maintenant qualifié sur une machine estampillée CE, il peut désormais viser des plongées en structures commerciales avec cette machine, ce qui ouvre des perspectives en rejoignant ainsi Stéphane qui a fait le même parcours quelques années auparavant.
Il est au top de sa forme et piaffe pendant que je prends mon temps pour m’équiper avec mon Joki, mes deux relais 4 L et mon vêtement étanche Aqualung Intruder qui revient de maintenance (collerette changée).
On donne un temps de plongée d’environ 1 heure à Stéphane (le pôvre, on en fera deux) et nous voilà partis à la recherche de cette épave non balisée et, en définitive, pas facile à retrouver si on n’a pas plongé dessus récemment.
Cette recherche fut néanmoins un excellent exercice de palmage en petite profondeur, entre 3 et 6 m, en étanche, en recycleur, pas mal de matériel et une visibilité médiocre (3m), très propice pour perdre son coéquipier si on regarde ses instruments 5 secondes de trop et que nos boussoles respectives divergent un peu…
Deux ou trois émersions pour faire un point d’étape finirent par nous rapprocher de deux paisibles pêcheurs en barque à qui nous nous sommes résolus, légèrement penauds, de leur demander notre chemin pour rejoindre cette épave. Ils nous indiquèrent une direction qui s’avéra être plutôt pertinente.
Nous étions allés trop loin et nos recherches se poursuivirent sur le retour. Plutôt pour Sylvain, d’ailleurs, qui commençait à fulminer de ne pas être sur l’épave après près d’une heure de trempette.
Pendant tout ce palmage entre deux eaux, je n’avais pas eu le temps de faire beaucoup de photos, hormis Sylvain dans le brouillard à 2 ou 3 m de moi. Je décidais donc de raser le fond et de faire des pauses devant chaque sujet intéressant.
Que d’écrevisses, dont de belles grosses aux pinces rouges et bien sur la défensive, pinces et bras ouverts, reculant à toute vitesse sur la vase en laissant une trace de petits nuages assez esthétiques !
Je perdais Sylvain, mais il me retrouvait vite en revenant sur ses pas, lorsque, à un moment, ses signes énergiques me montrèrent qu’on arrivait près du but.
Et quel but ! Je m’attendais à une barcasse mais il s’agissait d’une épave bien plus grosse. A vue de nez 15 m de long par 4 de large sur 2m de haut, dont peut-être au moins 1 m de plus dans la vase.
A l’intérieur, j’ai même vu un pont avec une trappe qui devrait permettre le passage d’un plongeur. Un peu trop volumineux avec mes relais et mon recycleur latéral, je laissais cette hypothèse à une autre plongée et préférais essayer de photographier l’intérieur en passant l’appareil photo et l’éclairage par le trou. Peine perdue ! La vase à peine effleurée annula immédiatement toute possibilité d’image.
L’idée de rentrer dans la cale, c’était avant que je ne découvre l’existence du monstre. Une petite vidéo prudente en passant délicatement le bras ou au bout d’une perche sera peut-être suffisante le prochain coup…
voila le pépère des lieux, photographié par Francis Micheletti....faudra revenir pour tenter de l'apercevoir...
J’ai eu beau multiplier les prises de vues de cet imposant bateau qui ressemble à une petite péniche avec son étrave, difficile d’avoir une vision d’ensemble à cause de la faible visibilité et la touille soulevée par mes prises de vues m’obligeant à me poser un peu partout.
Par eau claire, le rendu devrait être bien meilleur et il faudra revenir.
Les écrevisses, nombreuses, semblent être représentées principalement par 2 espèces sur les 9 répertoriées en France (3 indigènes, 6 exogènes) :
- Les grandes rouges agressives : Ecrevisse de Louisiane, exogène, c’est-à-dire introduite en France
- Les autres : Ecrevisse américaine, exogène
la ricaine, bien camouflée Orconectes limosus. il est interdit de la transporter vivante, elle est considérée comme nuisible.....
Cette analyse sommaire mériterait d’être affinée par des spécialistes.