CR de la sortie à Cavalaire du 11 au 13 novembre 2011
le calme après la tempète dans le port photo Stéphane Simonet
Participants: Edgar,Florence et Thibaut Royon, Guy Varvat, Philippe Moya, Gilles Froment
Organisateur: Stéphane Simonet
Accompagnant: Christine Varvat
La mer et les éléments se sont déchainés sur la côte varoise en ce mois de novembre. Maisons sinitrées, routes inondées, paysages bouleversés sans compter toute la détresse des habitants de ce paradis transformé en enfer. L'ASSP Plongée arriva néanmoins avec les premiers rayons du soleil, pour retrouver les épaves bien connues de la baie de Cavalaire. Notre séjour fut excellent malgré la turbidité des eaux et les traces laissées par la tempète. Nous souhaitons beaucoup de courage à ceux qui doivent maintenant reconstruire maisons ou établissement.
Jusqu'au dernier moment, il a fallu y croire: arriverons-nous jusqu'aux Heures Claires et pourrons-nous plonger ?
Si le port fut transformé en chaudron bouillonnant d'après Momo, patron de l'Eperlan, le calme semble régner à nouveau sur la Croix-Valmer. Mais la mer a exprimé toute sa puissance sur le littoral. Pour vous en convaincre, voici quelques images de la plage de Sylvabelle:
une photo prise en juillet 2011 par Stéphane Simonet
12 novembre 2011, une partie de la plage n'existe plus photo Stéphane Simonet
la mer a emporté le sable sous le local Photo Stéphane Simonet
et revoila la "baignoire" de Sarah Bernard Photo Stéphane Simonet
plus beaucoup de place pour poser sa serviette Photo Gilles Froment
Mais malgré tout ça, nous commençons néanmoins agréablement le séjour: la météo permet à l'Eperlan de cingler jusqu'au Cap Camarat, pour nous immerger sur l'épave du Rubis. Coulé le 31 janvier 1958 sur le plateau des Basses de St Anne par 40 m de fond, ce glorieux bâtiment rejoindra les forces alliées en mai 1940.
" le sous-marin Rubis avec le souvenir de son équipage , symbole de tous nos disparus en mer, repose au large du cap Camarat, enveloppé dans ce linceul marin qui ne pouvait être que le sien, coulé volontairement par un de ses anciens commandants de la guerre, qui refusa de livrer sa dépouille aux acheteurs de ferrailles" Amiral Cabanier
Pas de courant pour une fois mais une visibilité réduite par la couche d'eau sale régnant entre 0 et 10 m. Les nombreuses suspensions et la faible luminosité ne facilitèrent guère le travail des photographes, mais offrirent une ambiance fantomatique aux plongeurs, qui purent apprécier la notion de l'inceul marin de l'amiral Cabanier.
pas facile pour les chasseurs d'images Photo Gilles Froment
Néamnoins nous avons réussi à ramener une vidéo que je vous invite à découvrir:
Retour en surface donc, au milieu des troncs d'arbres qui ne facilitèrent pas la manoeuvre de récupération des plongeurs!
Florence, Guy et Thibaut après le palier Photo Gilles Froment
Philippe, bucheron des mers ? Photo Stéphane Simonet
l'Eperlan à la manoeuvre pour nous récupérer photo Gilles Froment
Après un crochet par "l'enfer de Taillat" pour larguer une autre palanqué de plongeurs, nous rentrons à la nuit au port de Cavalaire.
La pointe du cap Taillat ( son "enfer" ) dans la tombée du jour Photo Stéphane Simonet
Après la douche, nous ressortons pour aller manger à Cavalaire: 1ère rencontre insolite avec une petite grenouille, sans doute un peu traumatisée par nos flashs.
photo Stéphane Simonet
photo Gilles Froment
Crépuscule sur Cavalaire photo Stéphane Simonet
Toute l'équipe au repas du soir Photo Philippe Moya
Après une nuit bien méritée, nous partons direction l'Espingole, dans la rade de Cavalaire, à 400 m à l'ouest de la pointe Andati. Fabriqué en 1900 au Havre, il était le 4ème d'une série de 55 bâtiments de 330 tonneaux pour 56 m de long et 6 de large, nommés contre-torpilleurs. Ces navires étaient très long et peu épais, surmotorisés pour l'époque ( 2 machines de 2600 ch les propulsaient à 27 noeuds ). 62 hommes servaient le navire, armé d'un canon de 65 mm, de 6 canons de 47 mm et de 2 torpilles.
l'Espingole encore à flot, source internet
Le 4 fevrier 1903, au cours d'une manoeuvre, l'Espingole heurte le sec de Taillat et s'y échoue. L'Hallebarde et l'Epée, ses "sister ships" se portent à son secours et prennent le navire en remorque. Mais l'Espingole coule après 800 m de trajet, faisant casser la remorque qui blessera 2 matelots. Pendant près de 23 ans la Marine puis des entrepreneurs privés tentèrent de renflouer l'épave qui s'entêta à rester sur le fond. Les chaines utilisées pour ces tentatives y sont toujours visibles.
Il ne reste aujourd'hui plus grand chose du navire mais la faune y est abondante..... Nous n'en verrons qu'un modeste échantillon, vu la visibilité exécrable régnant sur les ferrailles.
ambiance "vert atlantique" sur l'Espingole Photo Gilles Froment
Philippe montre les blocs de charbon alimentant les chaudières photo Gilles Froment
un chapon, épines dorsales dressées débusqué par Gilles Froment
Une fois au port et repas copieux pris, nous flanons sur les jetées avant de partir pour la seconde plongée de la journée. le vent d'est s'est levé et Momo souhaite rester à l'abri: nous plongerons donc sur une épave que nous ne connaissons pas beaucoup finalement, faute d'y plonger souvent; le Ramon Membru. Il faut dire qu'il n'est qu'à 400 mètres de la jetée, sur 20 m de sable et qu'il n'offre à priori que peu d'attraits....
Ce cargo de 1153 tonneaux pour 80 m de long et 11 de large fut construit en 1873. Il aurait coulé à la suite d'une explosion en juin 1921, faisant route de Galveston à Gênes, avec 37 hommes d'équipage. On ignore la cause réelle du naufrage..... Mais dans les bars louches et enfumés, on évoque à voix basse un traffic de cigarettes ayant mal tourné.....
Mais pour nous peu importe, une plongeuse sur le pont de l'Eperlan nous annonce 10 m de visibilité, le bonheur !
Sceptique, nous sautons à l'eau. La visibilité s'est sans doute réduite rapidement..... à 2 m !
Arrivés en bas du mouillage, nous ne voyons même pas l'épave ! un flasheur posé sur le cordage nous facilitera le retour, et nous partons en reconnaissance, pardon en explo....
Le temps de cadrer une blennie découverte par Philippe, et je perds ma palanquée !! Tour sur moi même, "appel de phare"... rien n'y fait. Je rentre tranquillement au mouillage ou je retrouve Florence et Edgar pour faire un palier de principe.
A bord de l'Eperlan, Thibaut et Philippe m'attendent, navré de ce contre temps.....Surtout mon chef de palanquée, dépité de m'avoir perdu ! Je le rassure: outre une visibilité très réduite, il devait en outre gérer un photographe fouineur passant son temps la tête sous les ferrailles et un plongeur spéléo pour qui autonomie veut dire quelque chose...... on aurait pas fait mieux......
une blennie baveuse " parablennius gattorugine" objet du délit photo Stéphane Simonet
le phare de Philippe dans les ferrailles photo Stéphane Simonet
les anciens plongeurs opérationnels n'étaient pas dépaysés... photo Gilles Froment
Pendant que la plupart des palanqués perdaient le mouillage et sortaient sous parachute, nous en profitons pour faire la traditionnelle photo de groupe, prise par Momo transformé en reporter pour l'occasion.
le sourire, toujours le sourire !
Les choses sérieuses s'annoncent pour le lendemain puisque le Togo sera au programme. Par plus de 50 m de fond, cette plongée vaut bien un briefing sérieux qui sera réalisé le soir par le DP grace au vidéo projecteur apporté par Florence.
Lancé le 30 août 1882 sous le nom de Ville de Valence, il fut vendu à une compagnie italienne en 1905 qui le rebaptisa Amor. Il transportait alors des fruits. En 1911, une compagnie de Gênes le rachète et il change encore de nom pour devenir le Togo. il passe du commerce des fruits à celui du charbon.
En mai 1918, un sous-marin allemand mouilleur de mine, l'UC 35, sous pavillon autrichien, largue quelques mines en baie de Cavalaire. Le 12 mai, à 6 mois de la fin du conflit, le Togo heurte une de ces mines et sombre. Il ne fut retrouvé qu'en 1971.
C'est une plongée magnifique mais profonde, au delà de 50 m. La narcose et l'essouflement guettent le plongeur imprudent, aussi nous rappelons les règles et consignes de sécurité pour cette plongée. Un rappel sur l'évaluation de l'autonomie en air est également réalisé.
c'est dur les sorties ASSP, même le soir on se retrouve à l'école ! photo Gilles Froment
Après une bonne nuit de sommeil, c'est parti ! Les chefs de palanqués, Florence et Thibaut sont affutés comme des crayons et géreront leur immersion de main de maitre !
le DP toujours inquiet, brieffe ses chefs de palanqués photo Gilles Froment
Malgré la visibilité toujours réduite, la plongée se déroulera sans incident: les priorités du club étant la sécurité et le plaisir de s'immerger ! Le géant d'acier ne se dévoilera qu'en partie, laissant appercevoir quelques gorgones et ses énormes ancres encore à poste. Pas de doute il faudra revenir pour en faire le tour !
le bonheur d'être en mer photo Gilles Froment
Le local de plongée et les appartements nettoyés, ils ne nous restent plus qu' à prendre congés de Chantal et René. Mais ce sera sans compter une dernière rencontre insolite, une couleuvre sifflante dérangée sur le parking des Heures Claires !
photo Philippe Moya
Merci à tous pour votre participation et votre bonne humeur ! Et à bientôt pour de nouvelles plongées !!
Quelques données techniques
hébergement: Villa des Heures Claires. Merci aux gardiens Chanta et René pour leur accueil, et au CASC pour la mise a disposition du local ( séchage du matériel )
Repas: le bar du port, à Cavalaire
Centre de plongée: Eperlan, http://www.eperlan.fr/ Merci à Momo & équipage, toujours au top !
Plongées réalisées: épaves du Rubis, Espingol, Ramon Membru et Togo.
Somme à la charge de chaque plongeur: 95 euros ( frais de déplacement exclus )
photo Gilles Froment