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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 17:31

Compte rendu de la sortie cavalairoise du 9 au 11 novembre 2013  

 

 

Participants:  Edgar Royon, Gilles Froment, Hervé Lichtfouse, Thierry Mourice, Arielle Cuzin, Guy Varvat, Olivier Thévenon et Stéphane Simonet ( organisateur)

 

 

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                       Hervé, Gilles,Olivier,Arielle,Guy, Thierry,Stéphane, Edgar et Momo              photo Françoise Lichtfouse

 

     

 

Accompagnants: Monique Royon, Françoise Lichtfouse, Christine Varvat, Souad, David et Jérémy Thévenon, Geneviève et Alexandre Simonet 

 

 

 

           Les week end de l'ASSP Plongée commenceraient ils à se ressembler ? Comme à Bormes le mois dernier, la météo nous a joué des tours pendables. Mer démontée, rafales de vents à 100 km/h voir plus, le vent d'ouest puis le mistral s'en sont donné à coeur joie. Et pourtant, comme à notre habitude, nous avons pu plonger, sans trop d'audace ou de prise de risque, avec toujours autour du détendeur un sourire aussi inaltérable qu'inoxydable... Voici donc le résumé de 3 jours passés à Cavalaire, aux milieu de ces heures si claires qu'elles passent trop vite...

 

 

 

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                       Vent d'ouest sur le cap Lardier, la mer se charge d'écume.             Photo Gilles Froment

 

 

Il a fallu, encore une fois, s'arracher à la chaleur cotonneuse de la couette ce samedi matin, à l'heure où la nuit hésite à renoncer pour laisser un jour timide prendre sa place. En clair, sonnerie brutale du réveil à 5h 00... Une heure plus tard la route était prise et c'est plutôt facilement que le ruban d'asphalte de l'autoroute dite du soleil nous emmena sur le port déjà agité de Cavalaire. Avec une bonne demi heure d'avance sur l'horaire, et 430 km au compteur, nous constatons que le ventilateur tourne fort sur la baie. Au bruit du vent dans les haubans, et vu l'agitation des palmiers, pas de doute, ça souffle....

 

 

 

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                       Les drapeaux ne sont pas en berne ce jour là, grâce au vent d'ouest           photo Stéphane Simonet

 

 

Direction le quai Marc Pajot pour prendre des nouvelles. Momo retenu ailleurs, c'est Marion qui nous accueille avec un grand sourire aux lèvres dans un retentissant " les pompiers de Lyon ?! "   Ce n'est pourtant pas écrit dessus, elle nous a quand même reconnu..... Bon le vent d'ouest s'est bien installé, la houle est mauvaise et d'autres plongeurs se sont fait brassés sur l'espingole ce matin. bref ça s'annonce pas bien, d'autant que l'Eperlan II reste à quai, arbre d'hélice cassé... Mais Marion nous promet un "tombant des maconnais" pour cette après midi, dans la baie, encore un peu à l'abri. Nous sortirons à bord d'un gros semirigide.

Il est midi, les portables se mettent à chanter de concert, tout le monde est là, il est temps de filer au restaurant. Plongeurs et accompagnants se retrouvent donc pour la pause déjeuner, soit 16 personnes. La plupart des établissement sont fermés, le port un peu désert, on se croirait dans la chanson de Cabrel "hors-saison" ( http://www.youtube.com/watch?v=ND_mr_xWrnM ).

 

Mais qu'importe, la bonne humeur est toujours de la partie et nous passons un agréable moment avant de rejoindre le "Taormina" pour la première plongée. Ce tombant des maconnais, en fait nous le connaissons bien: c'est la barre rocheuse d'environ 1 m à 1 m 50 de haut qui serpente dans la baie de Cavalaire depuis la plage du débarquement jusqu'à Sylvabelle. Elle marque la rupture entre la pente douce depuis le rivage qui s'incline soudain vers 40 m pour accélérer sa course vers les profondeurs. Entre nous, nous l'appelons tout simplement "la marche". Néoprène enfilé et scaphandre préparé, nous sortons du port et très vite les premières rafales "aéroliques" nous cueillent: elles ne nous quitterons plus....

 

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             Guy observe amusé "diveman", le dernier super-héros masqué de Marvel Comics, prêt à tout pour amuser ses petits camarades....            photo Hervé Lichtfouse

 

  

Les premiers embruns avalés, nous naviguons à vitesse raisonnable jusqu'au lieu de la bascule. Le temps d'apercevoir les Heures Claires au milieu de son écrin de verdure, et il faut se préparer à descendre. Une balise marque le site, et Marion nous demande, à Tonton et à moi de gonfler le sac parachute permettant de relever la gueuse après l'immersion. Pas de problème.... Si ce n'est que la mise à l'eau se révèla plus acrobatique que prévu...

 

 

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                      Les paramètres de chaque plongée sont conservés précieusement. En cas de problème de décompression, il devront être fournis aux spécialites du caisson qui adapteront la thérapie en fonction. Le DP les conserve donc à portée de main. Les ordinateurs, outre la gestion de la déco, permettent aussi de les retrouver, car tout est gardé dans leur mémoire électronique. 

 

 

 

Marion décide en effet de larguer les palanqués une par une, les premiers complètement équipés partant en tête, bien évidemment. Entre le vent, le bruit du moteur, et la cagoule en néoprène il est facile de se tromper. Et comme un "go" ressemble beaucoup à un autre, mon compagnon de plongée bascula avec Hervé et Olivier, alors que je terminais d'enfiler mes palmes. Du coup, sous l'oeil hilare de Marion, je terminais mon équipement rapidement et sautais à l'eau au dernier "go", entre 2 rafales. Pas le temps de traîner, je file rejoindre les plongeurs précédents déjà a mis chemin, et récupère mon tonton après quelques cabrioles...

 

 

 

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                       Ce gobie à bouche rouge peut mesurer jusqu'à 15 cm et chasse à l'affut, prêt du trou lui servant de refuge. Photo Hervé Lichtfouse.

 

 

 

Les choses rentrées dans l'ordre, nous partons tout de go ( allez j'ose la faire ) vers les 2 ancres posées sur le fond: une ancre et un grapin, pour être précis. Arnaud, d'Eau Bleue, qui a laissé cette balise ne lésine pas: il faudra bien un sac pour remonter tout ça. Crachant mon détendeur, je remplis d'air le ballon de relevage, jusqu'à ce que le mouillage décolle de 2 ou 3 m du fond: je veille à ne pas l'envoyer en surface, certains retardataires descendent encore dessus et d'autres pourront s'en servir comme ligne de décompression.

 

 

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                 Ce protule à boule est très sensible à la lumière et aux vibrations, il n'est donc facile à approcher et encoremoins à photographier. Ses panaches sont munis de cils rrecouverts de mucus adhérent qui capture les particules alimentaires.              photo Hervé Lichtfouse

 

 

 

La mission remplie, nous partons en exploration le long de la marche. Au menu: nudibranches, oursin diadème, anthias et quelques sars, dans une ambiance claire obscure.

Après 15 minutes passées à 40 m, nous attaquons la remontée et j'en profite pour majorer un peu les paliers, car la nuit a été courte, et les kilomètres parcourus n'arrangent rien.

 

 

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                 Stéphane et Guy pendant la décompression, suspendus sous le sac palier qui les signale en surface.                 photo Hervé Lichtfouse.

 

 

 

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                      Toujours prêt à faire le pitre, mais cette fois le GO est pas passé loin de la gamelle !    photo Hervé Lichtfouse

 

 

 

 

En surface, ça s'agite.... Une fois arrivée au port, direction les Heures Claires pour prendre possession des appartements, la douche, puis retour au port pour le repas du soir. Après quelques histoires de plongeurs ou de pirates, on ne sait plus trop, les têtes dodelinent et les yeux se ferment, il est temps d'aller dormir.....

     

 

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                      Coucher de soleil aux Heures Claires, au loin l'ile du Levant et Port Cros      photo Stéphane Simonet

 

 

Dimanche Matin

 

Et bien à l'ouest du nouveau, le vent est passé à la vitesse supérieure ! Le ventilateur s'emballe  et cela s'annoce pire pour les heures à venir. Lecture du bulletin météo sur les I phone ou sur le panneau de la capitainerie: ouest force 10, on parle de rafale à 170km/h au large du cap corse. La sanction tombe: nous  irons plonger, certes, mais pas loin, à 400 m de la sortie du port, au sud est de la jetée, sur le plan de repli classique du coin: le Ramon Meumbru, qui comme son non l'indique venait du port de Barcelone. Encore un navire sans cesse rebaptisé: d'abord Elguezebal, puis Ballesteros 2, puis Derwent puis Ramon.

 

 

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                   Un dessin de ce qui reste du navire.             source internet 

 

 

 

 

Comment ce navire espagnol vint il finir ses jours devant le port de Cavalaire ? Officiellement, la cause du naufrage est inconnu, mais une histoire non officielle circule... Celle racontée par un douanier, qui la raconta à Philippe Tailliez qui la narra à son tour dans son livre "Le monde du silence" .

 

 

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                 Environ 700 clichés furent pris par nos photographes sur ces 3 jours ( ici Stéphane au palier ). faute de place, je n'ai pu ici que vous présenter un échantillon, un mini best of....    photo Hervé Lichtfouse.

 

 

 

 

Prenons la machine à remonter le temps, nous sommes en juin 1921. Un pêcheur jette sa ligne sur le petit sec derrière le cap Lardier, et se fait littéralement bousculé par un cargo de 80 m de long qui vient heurter le haut fond, hésite un instant avant de foncer sur le cap et s'y échoue. Le navire reste là, et un curieux manège s'établit: les canots entreprennent un va et vient incessant entre le Ramon et la plage voisine ( probablement celle désignée aujourd'hui plage des naturistes ) et y déchargent des valises. Intrigué, le douanier de Cavalaire, les ouvre et y découvre des cigarettes, à priori de contrebande. Il demande alors à un remorqueur de Toulon  de venir déséchouer le bâtiment, ce qui fut fait le lendemain, sous l'ire du capitaine Alvarez qui trancha une première fois les aussières à la hache ! Le bateau " bar tabac" fut néanmoins remorqué jusqu'à Cavalaire, où il brula au mouillage dans la nuit.... Quand on vous dit que c'est dangereux, la cigarette....

     

 

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                    Sortie du port tôt le matin, ne vous fiez pas aux apparences, ça souffle !!      photo Gilles Froment

 

 

Aujourd'hui, ce 10 novembre 2013, sous le hurlement du vent d'ouest, nous allons donc visiter ce qui reste de l'épave, bien délabrée par 22 m de profondeur. Bien qu'à  l'abris du vent, le semi rigide se dandine sur les vagues.

 

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                 Difficile d'identifier cette anémone, qui présente une coloration inhabituelle. Peut être Telmatactis Forskalii ou anémone brune, mais rien n'est certain....            photo Stéphane Simonet

 

 

 

Nous immergeons rapidement et trouvons une eau relativement claire, ce qui permettra d'appréhender l'épave dans son ensemble, car les tôles et les membrures se sont bien étalées sur le sable.

 

 

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                    Des sars à tête noirs sur les ferrailles du Ramon.       photo Hervé Lichtfouse 

 

 

 Les scaphandriers de l'époque ont bien oeuvré, découpant, sciant et remontant tout ce qui pouvait l'être. Nous croiserons 2 tekkies bardés de blocs, qui faute de profonde se sont rabattus eux aussi sur le Ramon. Plongée sympathique néanmois pour les photographes, qui au hasard des tôles trouveront leur bonheur.    

 

 

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                    Ce béret basque écrasé est un codium en boule: c'est en fait une algue verte qui se présente sous une forme sphérique au début de sa vie pour s'applatir en suite. Elle est associé ici l'éponge Haliclona cinerea, très polymorphe mais se présentant en général sous forme de masse encroutante. Cinerea signifie cendre, la couleur qu'elle prend plongée dans le formol. mieux vaut la contempler vivante.     Photo Hervé Lichtfouse

 

 

 

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                    Toujours mauve, mais il s'agit ici probablement de Haliclona Mediterranea Griessinger, dont les cheminées sont plus hautes et la texture plus spongieuse. Elle s'expose en outre moins à la lumière que l'espèce précédente. Juste au dessus, elle cotoie une éponge encroûtante orange.     Photo Stéphane Simonet 

 

 

L'après midi sera consacrée à d'autres activités ( sieste, brocante, ballade avec chasse aux sangliers ) car le vent fraichit encore et toute sortie est impossible.    

 

 

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                    Le jour s'achève sur Cavalaire, dans le hurlement du vent.       photo Gilles Froment

 

 

 

 

Dans la nuit, le vent hurle sa colère, les bateaux s'entrechoquent dans les bassins du port, les branches des arbres cédent, bref c'est LE coup de vent attendu...

  

 

Lundi matin

 

Fini le vent d'ouest ! mais bonjour le mistral ! le vent souffle toujours, mais d'ouest il vient désormais de la terre, et il est plutôt froid. C'est donc une bise glacée qui nous surprend après le petit déjeuner. Mais cela offre un avantage: les sites de plongée prochent du rivage redeviennent plongeables, et c'est donc sur le Togo que nous effectuerons cette dernière plongée. Au petit déjeuner, je rappelle la profondeur ( 57 m au sable à la poupe ) et demande donc aux plongeurs de rester sur le pont dans la zone des 50 m, pour 15 minutes de plongée maximum, afin de limiter les paliers ( 10 minutes quand même ). Rappels sur la narcose, la consommation, l'essoufflement... C'est une plongée profonde, donc prudence. Nous sortons donc du port avertis et concentrés, poussés par le mistral bien établi.

 

 

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                 ça brasse quand même un peu, et il faut rester concentré sur ce que l'on fait. le visage d'Olivier est éloquent......                   photo Hervé Lichtfouse 

 

 

 Sur site, Eau bleue est déjà là et récupère ses plongeurs. Le vent et le courant sont inversés, ce qui rend compliqué le larguage des plongeurs, mais Momo qui a repris le manche nous pose sur la balise au quart de poil, malgré cette mer formée. Descente rapide sur le vieux cargo coulé en mai 1918, pour une jolie exploration au milieu des anthias.

 

 

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                 La proue est envahie par les anthias, un peu de lumière suffit à raviver les couleurs noyées dans le bleu de la profondeur.                       photo Hervé Lichtfouse

 

 

 

 Avec tonton nous risquons un oeil dans la cale avant, dans l'espoir d'y débusquer le gros congre habituel, aux abonnés absents ce jour là.

 

 

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                 Les belles gorgones décorent toujours le vieux cargo, et les contempler au hasard de l'exploration reste un bonheur.                   photo Hervé Lichtfouse 

 

 

 

Un tour jusqu'aux bossoirs pour admirer les gorgones, un coup d'oeil au gros cabestan, aux ancres encore à poste et il faut remonter. Le courant est soutenu et nous décidons de lâcher le bout, pour réaliser nos paliers, sous sac parachute.

 

 

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                    Tout droit sorti du film "Abyss", cette être étrange de prêt de 30 cm est un salpe, sans doute un salpe Thétys, nom de la fille d'Ouranos et Gaïa, qui d'après la mythologie donna naissance aux sources et aux fontaines. Cet animal est présent dans tous les océans de la planète, entre 0 et 150 m de profondeur. La sphère orange que l'on discerne renferme les viscères, c'est le nucléus. en l'observant avec attention, on peut voir les 20 bandes musculaires périphériques.                 photo Hervé Lichtfouse

 

 

 

h10                 Solitaires, les salpes forment néanmoins au début de leur existence des chaines de plusieurs mètres qui finissent par se désolidariser.                           Photo Hervé Lichtfouse

 

 

 Au milieu des salpes, nous dérivons en laissant l'azote s'échapper en bulles d'argent se dilatant pour exploser en surface. Décompression terminée, retour sur le Taormina pour finir madeleines et chocolat, bienvenus sous le vent glacé.

 

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                 Edgar fait surface après la plongée dans une mer agitée, en attente d'être récupéré. Photo Gilles Froment

 

 

g3                 Lorsque les conditions mété sont difficiles, le rôle de la sécurité de surface est prépondérant. A des qualités de bon pilote doit s'ajouter l'expérience d'un bon marin.                  photo Gilles Froment.

 

 

 

 

 

Rentré au port, il reste encore 2 épreuves: s'extraire du néoprène et offrir sa peau nue au courant d'air gelé ( et là on bat des records de vitesse pour se changer !) et annoncer à David et Alexandre que les baptêmes de plongée promis sont annulés, du fait des conditions météo.

 

 

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                 Stéphane et Gilles s'équipe sous le mistral glacé.                    Photo Françoise Lichtfouse

 

 

 

 

Partie remise à des jours meilleurs, bien entendu. Après le repas, direction Lyon avec de belles images pleins la tête.

 

 

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                       Jolie lumière sur la plage de Sylvabelle, en fin d'après midi....              photo Stéphane Simonet

 

 

 

Et derrière nous le mistral s'est tu, la Méditerranée est redevenue bleue et calme, cette fois on se croirait dans la chanson de Trénet....  http://www.youtube.com/watch?v=fd_nopTFuZA

 

Quelques données techniques:    

 

Coût pour le club : 644 euros

Coût pour chaque adhérent: environ 130 euros ( hors transport)

Hébergement: Les Heures Claires, CASC 

Restauration: Papa et Cie, sur le port de Cavalaire

Structure plongée: Eperlan club http://www.eperlan.fr/ 

 

 

 

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                       La sirène de Cavalaire, pensive sous un ciel bleu.                photo Stéphane Simonet

 

 

Merci au CASC pour la mise à disposition du local de stockage, bien utile pour faire sécher les combinaisons, ainsi qu'à Pierre et Françoise Bringolet pour leur accueil.

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