Compte rendu de la sortie au lac du Bourget du 2 février 2021
Participants : Gilles Froment Sylvain Dupuy Stéphane Simonet
Sauf mention contraire, les photos sont de Gilles Froment
Encore une fois il fallait viser juste : les applications météo compulsées sans cesse sur les smartphones laissaient envisager une accalmie étroite sur le lac du Bourget, qui aurait pu nous laisser plonger. Comptant sur la chance, nous optons pour un équipement minimaliste nous permettant de gagner du temps, afin de respecter le couvre-feu, dead line obligatoire pour regagner nos pénates. Equipement simple pour une plongée la plus longue possible, avec pour objectif de faire tourner les propulseurs.
Parti de Meyzieu sous la pluie, nous arrivons en Chautagne toujours accompagnés par les larmes du ciel. Ça tombe, et sur le site de la pierre à bise, qui n’a jamais aussi bien portée son nom, le vent du sud souffle, faisant danser dans le clapot l’embarcation du SDIS 73 : les SAL savoyards, en orange fluo du plus bel effet s’apprêtent à réaliser des plongées d’entrainement.
Sylvain salue un collègue sortant du VPL stationné sur le petit parking et prend les infos. Entre le temps d’attente et le clapot qui monte, nous décidons de nous rabattre sur le tombant de Chindrieux, sans trop y croire. Effectivement, 10 minutes plus tard, sur place, nous constatons l’étendue du désastre : le lac est couvert de moutons, la plage au bout du port n’existe plus, balayée par les rouleaux, et l’eau est couleur café, comme chantait Gainsbourg.
Et en plus, il pleut toujours…
Gilles et moi renonçons au même moment, imaginant la galère pour s’immerger avec les recycleurs et les propulseurs, pour une plongée en braille……
Mais notre président, lui, a les crocs : il veut tester son lestage avec sa combinaison trilaminée nouvellement acquise, et il décide de s’immerger dans le port ! à l’abri des gouttes sur la terrasse du restaurant condamné par le Covid, nous l’aidons à s’équiper, et il hérite en plus d’un chauffage électrique à tester.
Vite dans l’eau, il effectue sa pesée, rajoute 2 kg pour faire bonne mesure et décide puisqu’il est dans l’eau de faire une petite balade le long de la plage. Du coup, on lui file l’UV 26 pour en tester les batteries….. Et le voilà parti à faire des aller retours devant la plage, où malgré tout la visibilité médiocre l’autorise néanmoins à piloter l’UV, à vitesse modérée….
Rapidement le tracteur subaquatique renâcle, confirmant nos craintes : les batteries, de 2008, rendent l’âme électrolytique, un nouveau chantier s’annonce, le remplacement de ces accus moribonds… Mais d’autres, eux, fonctionnent à merveille : le gilet chauffant atteint son objectif, transformant le trilaminé de Sylvain en serre tropicale…. Il apprécie, vu l’eau à 7°C…..
Plongée vite expédiée, casse-croute frugal et de la discussion germe une idée : on n'est pas loin du Perthuis, pourquoi ne pas y faire une reconnaissance ? il doit déborder, vu le déluge des derniers jours…
GPS programmé, nous gagnons rapidement les hauteurs du Bugey, complètement noyé ; de routes barrées en champs inondés, l’eau est partout. Elle tombe du ciel, coule des ravins, ressort de la terre et ruisselle de la moindre pente.
Sur la route, une cascade s’annonce du flanc de la falaise…. Serait-ce …. ?
Oui, c’est bien la résurgence du Perthuis qui s’échappe à gros bouillons du porche d’entrée, à grand renfort de décibels et de m3. J’imagine l’étroiture d’entrée du S1, le fil d’Ariane tendu comme une corde violon vibrant dans le courant…. Méconnaissable !
Profitant d’une accalmie, nous contemplons le torrent qui s’échappe du gouffre si discret d’habitude.
4 siphons, 2 intersiphons avec des puits à escalader, et un S5 qui ne s’arrête sur rien à – 52 m, promesse d’une aventure et d’une « première » chère aux plongeurs spéléo…..
Nous reviendrons au Perthuis c’est certain, pas pour aller si loin certes, mais pour tenter de sortir la tête au bout du 3ème siphon.
Excellente journée que celle-là malgré notre plongée avortée. Il faut dire qu’un peu de temps passé en bonne compagnie vaut bien un renoncement ; des plongées, nous en vivrons d’autres…..