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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 18:22
 

Compte rendu de sortie au Lac du Bourget, 18 janvier 2010

 

Participants : Gilles Froment & Stéphane SIMONET

Sauf mention contraire, toutes les photos sont de Gilles Froment.

 

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Un froid de canards … ?

 

Verticale. Et cette fois ce n’est pas la visibilité qui nous épargnera ce vertige : l’eau est claire et limpide, avec cette nuance de vert qui absorbe tout… Verticale, la paroi du tombant sonde vers l’obscurité, là ou les rayons du soleil hivernale se diluent, s’effacent et meurent avant d’atteindre le fond…

En suspension, retenu par un fil invisible, nous contemplons le trop rare spectacle de cette falaise minérale immergée, qui s’offre enfin sans ce brouillard subaquatique lié aux multiples particules dispersées dans l’eau. Pas de bulles dans nos champs visuels, pas l’habituel bruit d’église des détendeurs qui chuintent, une pause….entre 2 eaux.

 

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Le lac du Bourget, paisible en cette belle journée hivernale.

 

Il suffira d’un souffle pour rompre l’équilibre et une chute au ralenti s’amorce vers la base du tombant. Attentifs, nous échappons au charme lacustre pour veiller nos paramètres de plongée. La descente reste le meilleur moment, où rien n’a vraiment commencé et où toutes les promesses restent possibles. La clarté verdâtre s’amenuise, les ténèbres nous engloutissent, la chute s’accélère. Le fond, déjà.

 


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L’impression de plonger dans la menthe à l’eau…Rafraichissant.

 

Rendez-vous manqué avec la narcose. L’ivresse n’est pas là, l’esprit reste clair et précis, presque à regret. Ou sont nos grands vertiges d’antan, ces plongées heurtées dont il ne restait que des images fragmentées ? Aujourd’hui les « démons » sont assagis, notre ange gardien s’appelle l’hélium. Un gaz issu du soleil pour explorer les profondeurs, beau paradoxe…

-62 m et toujours le sourire. Nous palmons sur la vase, la paroi gardée à vue. Les relais sont lourds et peu hydrodynamiques, la bouteille de 20 litres de mélange fond 11/64 et le relais 11 litres de nitrox 70, indispensables pour notre sécurité, sont autant de fardeaux qu’il faut supporter. Que le recycleur qui nous maintient en vie cesse de fonctionner, et le jeu s’arrête sans ces précieux jokers.

Pourquoi mon ordinateur n’est il pas rétro éclairé en permanence ? Je manque de m’étrangler : pour lui je respire de l’air, en circuit ouvert. Trahi par l’électronique ! Je bidouille comme je peux une reprogrammation expresse pour me retrouver avec 330 minutes de décompression… pour moins de 10 minutes passées sur le fond c’est un peu raide… La petite merveille d’électronique si réputée (et si chère) a bugué

Gilles me fait signe de remonter, ses relais ne lui facilitent pas la vie non plus. Mais son ordinateur marche, c’est déjà ça.

Remontée lente, très lente sur la roche. L’eau à 6°C commence son travail de sape, et le froid commence son œuvre insidieuse… Je sais que bientôt je tremblerai sous mon étanche…

La lumière revient doucement et nous évoluons de nouveau dans une émeraude. Nous retrouvons le loco plongeur qui nous a tracté jusqu’au bord du tombant depuis la plage, ainsi que la bouteille d’oxygène placée à 6 m en cas de problème, dernier joker dans notre jeu.

 

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Loco plongeur et bloc de sécu sous la bouée de balisage.


Encore 30 minutes et nous pourrons sortir. Je rêve d’un café mais tout ce que je peux boire c’est le jus de pomme glacé emporté dans une gourde. Fermer l’embout du recycleur, aspirer le liquide dans le tuyau du « camel back », tenir l’apnée, boire, expirer tout en rouvrant l’embout pour ne pas noyer la machine… tout un art qui fait aussi passer le temps.

Et nous finissons par sortir, après 1h 30 passée dans l’eau. Le froid a laissé des traces.

 


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Quand je vous dis que je rêve d’un café….

 

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Toujours vaillant malgré l’eau à 6°C ! Photo Stéphane Simonet 


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Notre matériel, sur la plage.
 

Après une orgie de chocolats (pour récupérer des forces ) nous rangeons le matériel sous l’œil indifférent des cygnes, moins frileux que nous.


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Voilà, 2010 est lancé, et nous cogitons déjà les prochaines immersions….



Stéphane Simonet

 

 

 

 

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