Belle-Ile-en-Mer la bien nommée
Point de recycleur de haute technologie ou de mélanges synthétiques ici, nul siphon obscure à explorer. Les plongées se font dans un souffle, face à l'océan et la houle atlantique. L'équipement réduit à sa plus simple expression, c'est en apnée que Gilles nous emmène à Belle-Ile, tant pour traquer le poisson caché dans les laminaires qu'explorer la lande mystérieuse. Un séjour au gout d'aventure, où après les efforts dans l'eau froide pour ramener du poisson, le plaisir se prolonge aussi dans l'assiette.
Fermez les yeux un instant, vous êtes au bout du monde.....
Toutes les photos sont de Gilles Froment
Une classique : Coucher de soleil sur les aiguilles de Port Coton
C’est une vieille histoire, qui a commencé il y a près de 30 ans, le 6 août 1983 pour être précis.
Une histoire due un peu au hasard et à une rencontre, comme souvent. Une rencontre avec un amoureux inconditionnel de cette magnifique et grande île, la plus grande des îles de Bretagne, après celles d’Oléron et de Ré.
Située face à Quiberon, 14 km en mer, depuis longtemps il emmenait chaque année dans ce petit paradis femme et enfants. Pierrot en connaissait tous les recoins et beaucoup des secrets.
Le port à Palais
J’étais déjà bien mordu par la chasse sous-marine que j’avais commencée en 1977 en Bretagne, du côté de Saint Gildas de Rhuys, du temps où j’étais un peu parisien et mon ami Pierrot me décrivait, au cours de nos conversations en marge du travail, les pêches fabuleuses qu’il faisait sur cette terre lointaine, isolée et souvent battue par les vents.
J’avais du mal à y croire, au regard de mes pêches certes honorables, mais cependant bien plus modestes que je faisais à la CROIX-VALMER pendant les vacances.
Rocher du chien à la pointe des Poulains
Et puis, à l’orée de l’été 83, Pierre Barjot, puisqu’il s’agit de lui, eu l’idée de génie de me faire profiter d’une place libre dans sa voiture alors qu’il partait en famille en vacances à Belle-Ile. Je ne ratais pas l’occasion et ce fut une grande rencontre.
Roc’h Toul : Cela brasse un peu à la roche percée au nord de la grotte de l’Apothicairerie.
L’arche est tombée le 23 février 1975 et il n’y avait pas de plongeur dessous, a priori…
Grande rencontre non seulement pour la beauté et la diversité des paysages côtiers, succession de falaises, de vallons et de très nombreuses plages (le merveilleux guide que je viens juste de dénicher lors de ma dernière escapade belliloise en dénombre pas moins de 58 !), mais également pour la richesse de ses fonds et de la faune que l’on y croise.
La roche percée dans le fond, sur la gauche, vue de la grotte de l’apothicairerie
Le virus était pris et le pli a vite été pris pour se retrouver à 2 ou 3 amis pour des semaines de célibataires entièrement dédiées à la pêche sous-marine, mais aussi à son environnement.
Ster Vraz et la pointe du Vieux Château dans le fond
C’était Pierrot le grand organisateur, jusqu’à sa regrettée et brutale disparition il y a 8 ans.
A cette époque, dans l'intimité et en forme de dernier hommage, sa famille est allée déposer ses cendres à la pointe du Talut, coin magnifique aux pêches prolifiques qu'il affectionnait tant.
Au début nous partions sous la tente, puis en caravane, puis en mobil home, ensuite en location dans le dur, au camping ROSBOSSERE à Palais, port d’accueil et principale agglomération de l’île. Maintenant à côté de Palais dans l’appartement de Michel et Roselyne, autres amoureux des lieux qui y ont carrément acheté un pied à terre.
Ster Ouen, toujours abrité
Il faut dire qu’au fil du temps - cette année en octobre était ma 17ème virée – la logistique s’est bien améliorée, en même temps que les pêches se densifiaient en poids grâce à la connaissance des coins. Au début, on donnait au camp de camping et au voisinage le surplus de nos chasses. Puis, on a commencé à ramener à Lyon des poissons congelés entiers dans des sacs isothermes, notamment pour les déguster au gros sel, la recette phare pour apprécier les délicieuses grosses Vieilles que l’on trouve en relative abondance. Et maintenant, en plus, nous levons les filets pendant de longues heures le soir, pour désormais ramener pour la petite famille de belles glacières bien remplies. 12 h de voyage retour n’arrivent pas à les décongeler.
Quelques grosses vieilles, un bar, un mulet
Le matériel, aussi, s’est sophistiqué avec le temps. Ma traditionnelle bouée de chasse longue et cylindrique a été remplacée l’année dernière pas une bouée top moderne en forme de petit bateau, avec moult systèmes d’accrochage pour tout le matériel (second fusil, boisson pour la réhydratation, appareil photo, sandows et accroche poissons de rechange, sac à araignées,...).
Très pratique pour se reposer grâce à sa très grosse flottabilité, mais également pour sortir la tête suffisamment haut de l’eau lorsqu’on cherche à repérer dans les vagues et les creux de la houle où est-ce qu’on a bien pu amarrer le petit bateau pneumatique rouge qui nous a amenés sur le bon coin de pêche (une simple annexe de voilier avec un petit moteur de 2CV vous économisent de fastidieuses heures de palmage, ce qui permet de réinvestir illico les économies d’énergie dans de plus longues chasse et de plus nombreuses apnées, améliorant singulièrement le rendement des sorties…). Quitte à sortir minable en fin de pêche, autant que ce soit pour la bonne cause….
La mer est souvent rude, là-bas, tourmentée par les vents d’ouest, générant une houle importante venant du large et parfois sournoise pour le chasseur. Elle dépasse souvent 1m, voire 1,50 m, avec de temps en temps un train de plus grosses ondulations qui vous grimpent sur les rochers si vous en êtes trop proche ou bien vous poussent brutalement au fond de la faille ou de la rague que vous exploriez du regard sans vouloir y entrer complètement.
Ces sortes de mini lames de fond brassent et re brassent les flots en surface en générant écume et innombrables bulles en suspension qui mettront de longues minutes à se dissiper pour rétablir un peu de visibilité.
L’île en Oulm, sous la grotte de l’apothicairerie. Dans le fond, sous l’eau, se trouve une
merveilleuse rague bourrée de poissons. Pas pu y retourner depuis 1996 car jamais
suffisamment calme. C’est comme cela, Belle-Ile, sur la côte sauvage…J’essaie pourtant à chaque fois.
La visibilité! C’est la difficulté majeure pour réussir de belles pêches, avant même la difficulté de la houle. En dessous de 2 m de visibilité, c’est la pointe de la flèche du fusil qui devient difficile à distinguer… !
Rocher du Fornetch à Domois. Entre les îlots, une rague qui tient ses promesses.
Le mini a été de 50 cm, lorsque le barrage d’ARZAL sur le continent, a largué ses milliers de m3 d’eau pour délester une crue sur la Vilaine, rivière voisine sur le continent. Le maxi a été de10m, mais la moyenne est à 3 ou 4 m, ce qui oblige à faire des demi-coulées pour repérer le poisson toujours méfiant.
Un peu de clapot sur la plage de Donnant !
Du coup, les pêches profondes (plus de 10 m pour moi) restent très marginales compte tenu de cette visibilité et des efforts pour descendre et se maintenir caché sans bruit dans les laminaires ou les anfractuosités rocheuses.
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Au fond de la grotte de l’apothicairerie
Les périodes de chasse choisies principalement en mai ou juin ne sont pas innocentes. C’est l’époque des araignées et les concentrations peuvent être importantes.
Comme tous les pêcheurs le savent, il y a des coins plus prolifiques que, méticuleusement, je mémorise dans de nombreuses fiches de chasse qui sont autant de photo souvenirs pour rapidement se remémorer, la fois suivante, ce qui fit la bonne pêche d’un jour.
Parfois regroupées en masse, assez rarement cependant
Souvent isolées dans les algues
Mais septembre et octobre sont la période des dorades, des calamars et de la MORGATE, appellation locale des grosses seiches.
Belle pêche de dorades à la ligne en bateau
La température de l’eau y est plus clémente, aux alentours de 16 ou 17°, alors qu’en mai, pas encore réchauffée après l’hiver, on la trouve entre 11 et 14°.
Grosse pêche de vieilles. 15 Kg au bas mot
Sur des pêches de 3 ou 4 heures, c’est significatif. Combinaison de 7 mm et gros baudrier de plomb sont nécessaires. Mais l’appel des araignées est tel que je suis presque toujours parti en mai ou juin (sauf 2 fois).
Doublé dans une faille, entre Arzic et le Skeul. Rarissime.
Belle pêche à Pouldon, malgré une eau pas très claire
Pointe Saint Marc, avec la pointe de Pouldon dans le fond
Cette grande île de 84 Km², plateau rocheux de 40 m de haut en moyenne, fortement érodé par l’action incessante de la mer et du vent, mesure entre 17 et 18 km de long pour 5 à 9 km de largeur et recèle des sources d’émerveillement inépuisables.
Les aiguilles de port Coton, impraticables ce jour, et en plus d’un accès très difficile à pieds
Au cours de ces 28 années passées à découvrir Belle-Ile, je n’ai abordé pratiquement que la chasse sous-marine, ne faisant qu’entrevoir, au gré des innombrables repérages de tous les accès possibles à la mer depuis la côte sauvage, les autres ressources touristiques de l’île. Les ballades, à vélo ou à pieds, nez au vent, sont fabuleuses en découvrant hameaux, vallons, plages et falaises.
Le fond de l’anse de Goulphar, par mer très calme, un retour de pêche vers 19 ou 20h
La photographie de la faune et de la flore, si particulières sur cette île, ou bien ses roches volcaniques ciselées au possible par les vents et les tempêtes, mais aussi la lumière si belle sur la lande, ouvrent des perspectives quasi inépuisables.
Maison Belliloise, avec au fronton une maxime bien sentie…
L’île regorge de faisans en goguette dans tous les champs
Les plantes ne sont pas comme ailleurs, dans ce microclimat particulier
Ciselées et abrasives, on grimpe facilement ces roches escarpées, mais le néoprène n’aime pas…
Belle-Ile est le paradis des oiseaux de mer et le « bruit » de la côte sauvage, entre ressac
et cris des goélands, vous marque pour longtemps.
Cormorans sur les rochers, dont celui au centre garde la position ailes écartées, comme une statue
La pointe du Talut, placée très haut au hit parade des bons coins de pêche
Pierrot réside désormais dans ce secteur, et il veille sur moi lorsque j’y retourne.
Belle-Ile est aussi chargée d’histoire et les vestiges sont innombrables, parfois très visibles ou plus discrets, réservés à ceux qui savent chercher.
Je n’ai pas regardé non plus le potentiel plongée du secteur, auprès des clubs de plongée. Il y a de quoi faire, paraît-il, mais plutôt à la belle saison, car les conditions de mer sont souvent rustiques avec le froid, les courants ou la visibilité. Lorsque les fenêtres de tir sont toutes au vert, notamment celle de la visibilité, cela doit être dantesque, vu ce que l’on peut voir du bord en chasse sous-marine.….
Grosse éponge
Enorme méduse de près de 2m de long
Les poissons bellilois sont les poissons que l’on trouve habituellement dans l’Atlantique près des côtes en ce qui concerne ma zone de jeu.
Le bar est le poisson roi par excellence, mais il reste méfiant et difficile à attraper. La connaissance très fine du secteur, des habitudes du poisson, associée à une bonne capacité d’apnée si on veut le prendre à l’agachon, en font un trophée assez rare quand même pour le pêcheur très occasionnel que le suis. Mes plus belles pièces ont atteint les 4 Kg.
Un bar au ventre gris, perdu au milieu des vieilles
Les congres, qui ne sont pas donnés sur le marché du Palais, restent des poissons sportifs pour les plus gros. Ils nécessitent un fusil et des flèches adaptées en fin de vie, tellement ils sont capables de les tordre en deux. Je ne les pêche plus, car trop volumineux et peu faciles à transformer pour être ramenés congelés. Le plus gros mesurait 1,75 m pour un peu plus de 15Kg. Limite dangereux si on ne tire pas dans un endroit vital…
Les dorades, les balistes ou l’aiguillette restent occasionnels, mais moins que les gros mulets.
Petite dorade au milieu des vieilles rouges et brunes
Gros Baliste de 1,3 Kg pris à la ligne
Aiguillette, entre 2 vieilles
Mulet, au milieu des vieilles rouges, vertes ou brunes
Les lieux, qui peuvent devenir très gros sur les épaves profondes, sont plutôt petits à la côte par petits fonds (5 à 10 m).
La baudroie (lotte chez le commerçant) est une belle prise facile et très recherchée, mais excessivement rare (une seule de 12 Kg le 15 juin 1987 à la pointe de Kerzo). Je n’avais pas d’appareil photo, à l’époque.
Les araignées foisonnent en mai-juin, mais deviennent plus rares en été, une fois la reproduction terminée. Chaque pêcheur a droit à 6 pièces par jour pour sa consommation personnelle, et c’est un pur délice pour agrémenter les salades le soir, encore tiède en sortie de cuisson.
Les belles frisent souvent le kilo, mais les gros mâles peuvent atteindre 3 Kg. Dans ce cas, mieux vaut avoir grand ouvert le sac avant sous la bouée entre 2 mousquetons pour mettre la belle prise dedans direct après l’avoir attrapée ferment, une pince caroublée fermée, serrée dans chaque main. Car se faire pincer est très violent tellement ces animaux sont puissants. Idem pour les gros tourteaux.
Quand aux homards, les plus gros de 3 Kg ayant des pinces plus grosses que mes mains, il est très très délicat de les tutoyer. Danger grave imminent si on se loupe…
Les grosses moules, les coques, les huitres sauvages ou encore les pouces-pieds (anatifes) font parfois de merveilleux compléments de pêche pour agrémenter les repas.
Tapis de pouces-pieds à Domois, près du Talut. Très douillet lorsque la grosse houle
vous drosse dessus car le pied est très souple.
Un sac de moules + un sac d’huîtres + quelques araignées = 3 heures de cuisine et un gros festin…
Heureusement que tous ces bons produits de la mer sont pauvres en mauvaises graisses sinon, assurément, on finirait gros à l’issue de ces semaines de pêche intensives. Mais à raison de 3 à 4 heures de chasse par jour pendant une semaine, sans pause, sauf si Eole le décide, l’équilibre pondéral est respecté. Et on ne culpabilise pas d’y retourner… !
Champ d’huitres
Cette année, en octobre, j’ai également découvert que la pêche à la ligne en bateau avec des autochtones connaisseurs , peut décoiffer aussi. 25 Kg de dorades et de balistes ou des seaux de 10 Kg de Morgate, cela ne vous laisse pas indifférent et diversifie le contenu du congélateur !
Cependant, le poisson phare, accessible à mon modeste niveau de pratique, reste les grosses Vieilles assez abondantes sur la côte sauvage, près des moulières battues par les flots. Mais les plus belles restent méfiantes comme de vieilles pies. Seule, leur terrible curiosité les premiers dixièmes de secondes de la rencontre peut finir par les perdre.
Leur nom scientifique est « Labrus Bergylta » et on trouve sur Internet des informations intéressantes sur leurs mœurs (http://fr.wikipedia.org/wiki/Vieille_commune).
Leurs couleurs, représentatives de leur habitat, de leur alimentation ou de leur développement sont assez fabuleuses. On en trouve des brunes ou de grosses rouges, en passant par les vertes ou les vert-jaunes, et toutes les hybrides entre ces tons.
Entre Arzic et le Skeul, du monde sous la bouée
Pareil à Pouldon
Selon Wikipédia, « cette espèce présente la particularité d’être hermaphrodite à long terme : Né femelle, Labrus bergylta changera ou non de sexe entre 5 et 14 ans. La reproduction est de type sexué et a lieu de mai à juillet. Les mâles territoriaux aménagent des nids d'algues dans les crevasses et les femelles passent d'un nid à l'autre pour y déposer leurs œufs. La maturité est atteinte après deux ans ».
Un habitué attend le retour de la pêche
Rien ne se crée, rien ne se perd ; tout se transforme…
Pourtant peu côté sur les marchés, ce poisson est un régal pour qui prend le temps de la préparer et de le cuisiner comme il convient. Les grosses (elles prennent chez moi cette appellation à partir de 1,5 kg et jusqu’à 4 Kg pour les plus massives que j’aie attrapées) finissent « au gros sel » (recette du poulet au gros sel ou du bar en croûte de gros sel) et les plus modestes se font lever les filets lors des longues soirées de tri de la pêche, parfois à la frontale lorsque la nuit est venue.
Grosses vieilles, dont une aux alentours de 3 Kg
Assez trapues, le rendement des filets de Vieille est intéressant car on en tire un tiers du poids. Une veille d’un Kg se transforme en 2 beaux filets de 150-180 g chacun. Parfait pour 2.
Pour les grosses, les filets sont tellement épais qu’il faut les recouper en 2 dans le sens de l’épaisseur dès que le poisson dépasse 1,5 à 2 Kg.
Grosses, voire très grosses, les vieilles ressemblent à de petits mérous de 50-60 cm de long, aussi joufflus, avec de grosses babines. Pierrot en a attrapé une de 6 Kg dans le passé et j’en ai vu personnellement, mais très rarement, au Talut notamment, de bien aussi grosses.
Elles démarrent tellement vite et fort que le coup de queue pour s’éloigner est si violent qu’il claque comme petit coup de canon sourd. Très impressionnant, comme les Taliens (très grosses dorades selon une nomenclature spéciale Pierrot). Et très combatif ce poisson. Même avec une flèche en travers du corps, il n’est pas encore sur l’accroche-poisson.
Quant aux filets (sans aucune arête naturellement, question d’habitude), j’ai retenu toutes les bonnes recettes de Pierrot, maître cuisinier réputé : en fines lamelles à la tahitienne, panées ou frites à la farine, voire en beignets. Sinon, comme les queues de congre, ce poisson de roche peut parfaitement faire la masse dans les soupes de poissons. Ou en papillote à condition de bien cibler la cuisson car la chair se délite vite. Je n’ai pas encore essayé la terrine, mais cela viendra.
Mais le must reste la cuisson au gros sel, en laissant les écailles pour rigidifier la peau. Cuit dans son suc, servi avec le cérémonial qui s’impose devant les invités sous un monceau de sel de Guérande cuit puis cassé au marteau et au gros ciseau, ce poisson goûteux devient un mets de fête. Avec un riz nature, des haricots verts et un filet de citron, on s’en rappelle un moment.
A 3 Kg, on passe à huit sur le plat.
Les eaux de Belle-Ile, lorsqu’on a pris le temps de les apprivoiser, savent se montrer généreuses. A 10 Kg, on est dans de la belle pêche classique, quasi quotidienne. A 5 , on est faible, mais à 2-3 Kg, c’est bredouille.
A 20 Kg, c’est de la belle pêche, plus rare, une ou deux fois par an. Quand aux records à 40 Kg la sortie, il faut avoir non seulement la réussite de la marée, du vent, de la houle, de la visibilité et en plus du bon moment dans le bon coin, mais il faut aussi accepter de déraper sur l’horaire et de friser les 5 heures. Dans ces cas-là, mieux vaut ne pas avoir la falaise à remonter, car les dénivelées de 40 ou 50 m, parfois, s’avèrent irrévérencieuses pour les mollets et le « palpitant » (parfois, il fallut faire 2 ou 3 voyages pour tout remonter du Talut, fameuse zone prolifique en-dessous du sémaphore du même nom). Asthmatiques s’abstenir.
La pointe des Poulains, avec l’ancienne demeure de Sarah Bernhardt dans le fond
Le port du Palais, vu par une meurtrière des anciennes fortifications de Vauban
Le port du Palais, au retour de la pêche à la dorade en bateau et à la ligne
Le port du Palais au printemps
Plage de Ramonette, chez Michel et Roselyne
Le retour au petit matin par le 1er bateau
L’arrivé à Quiberon, avant les 8 à 10 h de route pour Lyon
Belle-Ile, sur terre ou en mer, est un fantastique dépaysement, source de régénération intense de mes ressources internes. Toute l’année, avec les poissons ramenés et les photos qui tournent sur les fonds d’écran, c’est un plaisir constamment renouvelé.
Une fois n’est pas coutume, l’avoir partagé avec vous, en a été également un.
Il y a un autre larron qui aurait certainement apprécié ce condensé de bons souvenirs, tranches de vie que je n'aurais jamais connues sans lui.
Je ne le remercierai jamais assez.
Salut à toi, Pierrot.
Gilles Froment