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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 19:22

 

Belle-Ile-en-Mer la bien nommée

  Point de recycleur de haute technologie ou de mélanges synthétiques ici, nul siphon obscure à explorer. Les plongées se font dans un souffle, face à l'océan et la houle atlantique. L'équipement réduit à sa plus simple expression, c'est en apnée que Gilles nous emmène à Belle-Ile, tant pour traquer le poisson caché dans les laminaires qu'explorer la lande mystérieuse. Un séjour au gout d'aventure, où après les efforts dans l'eau froide pour ramener du poisson, le plaisir se prolonge aussi dans l'assiette.

Fermez les yeux un instant, vous êtes au bout du monde.....

 

Toutes les photos sont de Gilles Froment

 

 

 

 

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                         Une classique : Coucher de soleil sur les aiguilles de Port Coton

 

C’est une vieille histoire, qui a commencé il y a près de 30 ans, le 6 août 1983 pour être précis.

Une histoire due un peu au hasard et à une rencontre, comme souvent. Une rencontre avec un amoureux inconditionnel de cette magnifique et grande île, la plus grande des îles de Bretagne, après celles d’Oléron et de Ré.

Située face à Quiberon, 14 km en mer, depuis longtemps il emmenait chaque année dans ce petit paradis femme et enfants. Pierrot en connaissait tous les recoins et beaucoup des secrets.

 

 

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                           Le port à Palais

 

 

J’étais déjà bien mordu par la chasse sous-marine que j’avais commencée en 1977 en Bretagne, du côté de Saint Gildas de Rhuys, du temps où j’étais un peu parisien et mon ami Pierrot me décrivait, au cours de nos conversations en marge du travail, les pêches fabuleuses qu’il faisait sur cette terre lointaine, isolée et souvent battue par les vents.

 

J’avais du mal à y croire, au regard de mes pêches certes honorables, mais cependant bien plus modestes que je faisais à la CROIX-VALMER pendant les vacances.

 

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                        Rocher du chien à la pointe des Poulains

 

 

Et puis, à l’orée de l’été 83, Pierre Barjot, puisqu’il s’agit de lui, eu l’idée de génie de me faire profiter d’une place libre dans sa voiture alors qu’il partait en famille en vacances à Belle-Ile. Je ne ratais pas l’occasion et ce fut une grande rencontre.

 

4                        Roc’h Toul : Cela brasse un peu à la roche percée au nord de la grotte de l’Apothicairerie.

                        L’arche est tombée le 23 février 1975 et il n’y avait pas de plongeur dessous, a priori…

 

 

Grande rencontre non seulement pour la beauté et la diversité des paysages côtiers, succession de falaises, de vallons et de très nombreuses plages (le merveilleux guide que je viens juste de dénicher lors de ma dernière escapade belliloise en dénombre pas moins de 58 !), mais également pour la richesse de ses fonds et de la faune que l’on y croise.

 

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                          La roche percée dans le fond, sur la gauche, vue de la grotte de l’apothicairerie

 

 

Le virus était pris et le pli a vite été pris pour se retrouver à 2 ou 3 amis pour des semaines de célibataires entièrement dédiées à la pêche sous-marine, mais aussi à son environnement.

 

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                          Ster Vraz et la pointe du Vieux Château dans le fond

 

C’était Pierrot le grand organisateur, jusqu’à sa regrettée et brutale disparition il y a 8 ans.

 

A cette époque, dans l'intimité et en forme de dernier hommage, sa famille est allée déposer ses cendres à la pointe du Talut, coin magnifique aux pêches prolifiques qu'il affectionnait tant. 

 

 

Au début nous partions sous la tente, puis en caravane, puis en mobil home, ensuite en location dans le dur, au camping ROSBOSSERE à Palais, port d’accueil et principale agglomération de l’île. Maintenant à côté de Palais dans l’appartement de Michel et Roselyne, autres amoureux des lieux qui y ont carrément acheté un pied à terre.

 

7                           Ster Ouen, toujours abrité

 

 

Il faut dire qu’au fil du temps - cette année en octobre était ma 17ème virée – la logistique s’est bien améliorée, en même temps que les pêches se densifiaient en poids grâce à la connaissance des coins. Au début, on donnait au camp de camping et au voisinage le surplus de nos chasses. Puis, on a commencé à ramener à Lyon des poissons congelés entiers dans des sacs isothermes, notamment pour les déguster au gros sel, la recette phare pour apprécier les délicieuses grosses Vieilles que l’on trouve en relative abondance. Et maintenant, en plus, nous levons les filets pendant de longues heures le soir, pour désormais ramener pour la petite famille de belles glacières bien remplies. 12 h de voyage retour n’arrivent pas à les décongeler.

 

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                        Quelques grosses vieilles, un bar, un mulet

 

Le matériel, aussi, s’est sophistiqué avec le temps. Ma traditionnelle bouée de chasse longue et cylindrique a été remplacée l’année dernière pas une bouée top moderne en forme de petit bateau, avec moult systèmes d’accrochage pour tout le matériel (second fusil, boisson pour la réhydratation, appareil photo, sandows et accroche poissons de rechange, sac à araignées,...).

 

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Très pratique pour se reposer grâce à sa très grosse flottabilité, mais également pour sortir la tête suffisamment haut de l’eau lorsqu’on cherche à repérer dans les vagues et les creux de la houle où est-ce qu’on a bien pu amarrer le petit bateau pneumatique rouge qui nous a amenés sur le bon coin de pêche (une simple annexe de voilier avec un petit moteur de 2CV vous économisent de fastidieuses heures de palmage, ce qui permet de réinvestir illico les économies d’énergie dans de plus longues chasse et de plus nombreuses apnées, améliorant singulièrement le rendement des sorties…). Quitte à sortir minable en fin de pêche, autant que ce soit pour la bonne cause….

 

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La mer est souvent rude, là-bas, tourmentée par les vents d’ouest, générant une houle importante venant du large et parfois sournoise pour le chasseur. Elle dépasse souvent 1m, voire 1,50 m, avec de temps en temps un train de plus grosses ondulations qui vous grimpent sur les rochers si vous en êtes trop proche ou bien vous poussent brutalement au fond de la faille ou de la rague que vous exploriez du regard sans vouloir y entrer complètement.

Ces sortes de mini lames de fond brassent et re brassent les flots en surface en générant écume et innombrables bulles en suspension qui mettront de longues minutes à se dissiper pour rétablir un peu de visibilité.

 

 

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                        L’île en Oulm, sous la grotte de l’apothicairerie. Dans le fond, sous l’eau, se trouve une

                        merveilleuse rague bourrée de poissons. Pas pu y retourner depuis 1996 car jamais

                        suffisamment calme. C’est comme cela, Belle-Ile, sur la côte sauvage…J’essaie pourtant à chaque fois.

 

 

La visibilité! C’est la difficulté majeure pour réussir de belles pêches, avant même la difficulté de la houle. En dessous de 2 m de visibilité, c’est la pointe de la flèche du fusil qui devient difficile à distinguer… !

 

 

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                         Rocher du Fornetch à Domois. Entre les îlots, une rague qui tient ses promesses.

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 Le mini a été de 50 cm, lorsque le barrage d’ARZAL sur le continent, a largué ses milliers de m3 d’eau pour délester une crue sur la Vilaine, rivière voisine sur le continent. Le maxi a été de10m, mais la moyenne est à 3 ou 4 m, ce qui oblige à faire des demi-coulées pour repérer le poisson toujours méfiant.

 

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                         Un peu de clapot sur la plage de Donnant !

 

 

Du coup, les pêches profondes (plus de 10 m pour moi) restent très marginales compte tenu de cette visibilité et des efforts pour descendre et se maintenir caché sans bruit dans les laminaires ou les anfractuosités rocheuses.

.

17                          Au fond de la grotte de l’apothicairerie

 

Les périodes de chasse choisies principalement en mai ou juin ne sont pas innocentes. C’est l’époque des araignées et les concentrations peuvent être importantes.

 

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Comme tous les pêcheurs le savent, il y a des coins plus prolifiques que, méticuleusement, je mémorise dans de nombreuses fiches de chasse qui sont autant de photo souvenirs pour rapidement se remémorer, la fois suivante, ce qui fit la bonne pêche d’un jour.

 

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                         Parfois regroupées en masse, assez rarement cependant

 

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                         Souvent isolées dans les algues

 

Mais septembre et octobre sont la période des dorades, des calamars et de la MORGATE, appellation locale des grosses seiches.

 

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                           Belle pêche de dorades à la ligne en bateau

 

La température de l’eau y est plus clémente, aux alentours de 16 ou 17°, alors qu’en mai, pas encore réchauffée après l’hiver, on la trouve entre 11 et 14°.

 

22                         Grosse pêche de vieilles. 15 Kg au bas mot

 

 

Sur des pêches de 3 ou 4 heures, c’est significatif. Combinaison de 7 mm et gros baudrier de plomb sont nécessaires. Mais l’appel des araignées est tel que je suis presque toujours parti en mai ou juin (sauf 2 fois).

 

23                           Doublé dans une faille, entre Arzic et le Skeul. Rarissime.

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                           Belle pêche à Pouldon, malgré une eau pas très claire

 

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                           Pointe Saint Marc, avec la pointe de Pouldon dans le fond

 

Cette grande île de 84 Km², plateau rocheux de 40 m de haut en moyenne, fortement érodé par l’action incessante de la mer et du vent, mesure entre 17 et 18 km de long pour 5 à 9 km de largeur et recèle des sources d’émerveillement inépuisables.

 

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                         Les aiguilles de port Coton, impraticables ce jour, et en plus d’un accès très difficile à pieds

 

Au cours de ces 28 années passées à découvrir Belle-Ile, je n’ai abordé pratiquement que la chasse sous-marine, ne faisant qu’entrevoir, au gré des innombrables repérages de tous les accès possibles à la mer depuis la côte sauvage, les autres ressources touristiques de l’île. Les ballades, à vélo ou à pieds, nez au vent, sont fabuleuses en découvrant hameaux, vallons, plages et falaises.

 

27                          Le fond de l’anse de Goulphar, par mer très calme, un retour de pêche vers 19 ou 20h

 

 

 

La photographie de la faune et de la flore, si particulières sur cette île, ou bien ses roches volcaniques ciselées au possible par les vents et les tempêtes, mais aussi la lumière si belle sur la lande, ouvrent des perspectives quasi inépuisables.

 

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                             Maison Belliloise, avec au fronton une maxime bien sentie…

 

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                         L’île regorge de faisans en goguette dans tous les champs

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                          Les plantes ne sont pas comme ailleurs, dans ce microclimat particulier

 

31                         Ciselées et abrasives, on grimpe facilement ces roches escarpées, mais le néoprène n’aime pas…

 

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                         Belle-Ile est le paradis des oiseaux de mer et le « bruit » de la côte sauvage, entre ressac

                         et cris des goélands, vous marque pour longtemps.

 

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                        Cormorans sur les rochers, dont celui au centre garde la position ailes écartées, comme une statue

 

34                           La pointe du Talut, placée très haut au hit parade des bons coins de pêche

 

Pierrot réside désormais dans ce secteur, et il veille sur moi lorsque j’y retourne.

 

Belle-Ile est aussi chargée d’histoire et les vestiges sont innombrables, parfois très visibles ou plus discrets, réservés à ceux qui savent chercher.

 

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Je n’ai pas regardé non plus le potentiel plongée du secteur, auprès des clubs de plongée. Il y a de quoi faire, paraît-il, mais plutôt à la belle saison, car les conditions de mer sont souvent rustiques avec le froid, les courants ou la visibilité. Lorsque les fenêtres de tir sont toutes au vert, notamment celle de la visibilité, cela doit être dantesque, vu ce que l’on peut voir du bord en chasse sous-marine.….

 

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                               Grosse éponge

 

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                                Enorme méduse de près de 2m de long

 

 

Les poissons bellilois sont les poissons que l’on trouve habituellement dans l’Atlantique près des côtes en ce qui concerne ma zone de jeu.

 

Le bar est le poisson roi par excellence, mais il reste méfiant et difficile à attraper. La connaissance très fine du secteur, des habitudes du poisson, associée à une bonne capacité d’apnée si on veut le prendre à l’agachon, en font un trophée assez rare quand même pour le pêcheur très occasionnel que le suis. Mes plus belles pièces ont atteint les 4 Kg.

 

38                              Un bar au ventre gris, perdu au milieu des vieilles

 

Les congres, qui ne sont pas donnés sur le marché du Palais, restent des poissons sportifs pour les plus gros. Ils nécessitent un fusil et des flèches adaptées en fin de vie, tellement ils sont capables de les tordre en deux. Je ne les pêche plus, car trop volumineux et peu faciles à transformer pour être ramenés congelés. Le plus gros mesurait 1,75 m pour un peu plus de 15Kg. Limite dangereux si on ne tire pas dans un endroit vital…

 

 

Les dorades, les balistes ou l’aiguillette restent occasionnels, mais moins que les gros mulets.

 

 

39                          Petite dorade au milieu des vieilles rouges et brunes

 

 

40                           Gros Baliste de 1,3 Kg pris à la ligne

 

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                              Aiguillette, entre 2 vieilles

 

 

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                            Mulet, au milieu des vieilles rouges, vertes ou brunes

 

Les lieux, qui peuvent devenir très gros sur les épaves profondes, sont plutôt petits à la côte par petits fonds (5 à 10 m).

 

La baudroie (lotte chez le commerçant) est une belle prise facile et très recherchée, mais excessivement rare (une seule de 12 Kg le 15 juin 1987 à la pointe de Kerzo). Je n’avais pas d’appareil photo, à l’époque.

 

Les araignées foisonnent en mai-juin, mais deviennent plus rares en été, une fois la reproduction terminée. Chaque pêcheur a droit à 6 pièces par jour pour sa consommation personnelle, et c’est un pur délice pour agrémenter les salades le soir, encore tiède en sortie de cuisson.

 

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Les belles frisent souvent le kilo, mais les gros mâles peuvent atteindre 3 Kg. Dans ce cas, mieux vaut avoir grand ouvert le sac avant sous la bouée entre 2 mousquetons pour mettre la belle prise dedans direct après l’avoir attrapée ferment, une pince caroublée fermée, serrée dans chaque main. Car se faire pincer est très violent tellement ces animaux sont puissants. Idem pour les gros tourteaux.

Quand aux homards, les plus gros de 3 Kg ayant des pinces plus grosses que mes mains, il est très très délicat de les tutoyer. Danger grave imminent si on se loupe…

 

 

Les grosses moules, les coques, les huitres sauvages ou encore les pouces-pieds (anatifes) font parfois de merveilleux compléments de pêche pour agrémenter les repas.

 

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                          Tapis de pouces-pieds à Domois, près du Talut. Très douillet lorsque la grosse houle

                           vous drosse dessus car le pied est très souple.

 

45                          Un sac de moules + un sac d’huîtres + quelques araignées = 3 heures de cuisine et un gros festin…

 

Heureusement que tous ces bons produits de la mer sont pauvres en mauvaises graisses sinon, assurément, on finirait gros à l’issue de ces semaines de pêche intensives. Mais à raison de 3 à 4 heures de chasse par jour pendant une semaine, sans pause, sauf si Eole le décide, l’équilibre pondéral est respecté. Et on ne culpabilise pas d’y retourner… !

 

46                             Champ d’huitres

 

 

Cette année, en octobre, j’ai également découvert que la pêche à la ligne en bateau avec des autochtones connaisseurs , peut décoiffer aussi. 25 Kg de dorades et de balistes ou des seaux de 10 Kg de Morgate, cela ne vous laisse pas indifférent et diversifie le contenu du congélateur !

 

 

Cependant, le poisson phare, accessible à mon modeste niveau de pratique, reste les grosses Vieilles assez abondantes sur la côte sauvage, près des moulières battues par les flots. Mais les plus belles restent méfiantes comme de vieilles pies. Seule, leur terrible curiosité les premiers dixièmes de secondes de la rencontre peut finir par les perdre.

 

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Leur nom scientifique est « Labrus Bergylta » et on trouve sur Internet des informations intéressantes sur leurs mœurs (http://fr.wikipedia.org/wiki/Vieille_commune).

 

Leurs couleurs, représentatives de leur habitat, de leur alimentation ou de leur développement sont assez fabuleuses. On en trouve des brunes ou de grosses rouges, en passant par les vertes ou les vert-jaunes, et toutes les hybrides entre ces tons.

 

48                            Entre Arzic et le Skeul, du monde sous la bouée

 

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                            Pareil à Pouldon

 

 

Selon Wikipédia, « cette espèce présente la particularité d’être hermaphrodite à long terme : Né femelle, Labrus bergylta changera ou non de sexe entre 5 et 14 ans. La reproduction est de type sexué et a lieu de mai à juillet. Les mâles territoriaux aménagent des nids d'algues dans les crevasses et les femelles passent d'un nid à l'autre pour y déposer leurs œufs. La maturité est atteinte après deux ans ».

 

 

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                          Un habitué attend le retour de la pêche

 

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                              Rien ne se crée, rien ne se perd ; tout se transforme…

 

 

Pourtant peu côté sur les marchés, ce poisson est un régal pour qui prend le temps de la préparer et de le cuisiner comme il convient. Les grosses (elles prennent chez moi cette appellation à partir de 1,5 kg et jusqu’à 4 Kg pour les plus massives que j’aie attrapées) finissent « au gros sel » (recette du poulet au gros sel ou du bar en croûte de gros sel) et les plus modestes se font lever les filets lors des longues soirées de tri de la pêche, parfois à la frontale lorsque la nuit est venue.

 

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                             Grosses vieilles, dont une aux alentours de 3 Kg

 

 

Assez trapues, le rendement des filets de Vieille est intéressant car on en tire un tiers du poids. Une veille d’un Kg se transforme en 2 beaux filets de 150-180 g chacun. Parfait pour 2.

Pour les grosses, les filets sont tellement épais qu’il faut les recouper en 2 dans le sens de l’épaisseur dès que le poisson dépasse 1,5 à 2 Kg.

 

Grosses, voire très grosses, les vieilles ressemblent à de petits mérous de 50-60 cm de long, aussi joufflus, avec de grosses babines. Pierrot en a attrapé une de 6 Kg dans le passé et j’en ai vu personnellement, mais très rarement, au Talut notamment, de bien aussi grosses.

Elles démarrent tellement vite et fort que le coup de queue pour s’éloigner est si violent qu’il claque comme petit coup de canon sourd. Très impressionnant, comme les Taliens (très grosses dorades selon une nomenclature spéciale Pierrot). Et très combatif ce poisson. Même avec une flèche en travers du corps, il n’est pas encore sur l’accroche-poisson.

 

 

 

Quant aux filets (sans aucune arête naturellement, question d’habitude), j’ai retenu toutes les bonnes recettes de Pierrot, maître cuisinier réputé : en fines lamelles à la tahitienne, panées ou frites à la farine, voire en beignets. Sinon, comme les queues de congre, ce poisson de roche peut parfaitement faire la masse dans les soupes de poissons. Ou en papillote à condition de bien cibler la cuisson car la chair se délite vite. Je n’ai pas encore essayé la terrine, mais cela viendra.

 

Mais le must reste la cuisson au gros sel, en laissant les écailles pour rigidifier la peau. Cuit dans son suc, servi avec le cérémonial qui s’impose devant les invités sous un monceau de sel de Guérande cuit puis cassé au marteau et au gros ciseau, ce poisson goûteux devient un mets de fête. Avec un riz nature, des haricots verts et un filet de citron, on s’en rappelle un moment.

A 3 Kg, on passe à huit sur le plat.

 

53

 

 

 

Les eaux de Belle-Ile, lorsqu’on a pris le temps de les apprivoiser, savent se montrer généreuses. A 10 Kg, on est dans de la belle pêche classique, quasi quotidienne. A 5 , on est faible, mais à 2-3 Kg, c’est bredouille.

A 20 Kg, c’est de la belle pêche, plus rare, une ou deux fois par an. Quand aux records à 40 Kg la sortie, il faut avoir non seulement la réussite de la marée, du vent, de la houle, de la visibilité et en plus du bon moment dans le bon coin, mais il faut aussi accepter de déraper sur l’horaire et de friser les 5 heures. Dans ces cas-là, mieux vaut ne pas avoir la falaise à remonter, car les dénivelées de 40 ou 50 m, parfois, s’avèrent irrévérencieuses pour les mollets et le « palpitant » (parfois, il fallut faire 2 ou 3 voyages pour tout remonter du Talut, fameuse zone prolifique en-dessous du sémaphore du même nom). Asthmatiques s’abstenir.

 

 

 

  60.jpg

                          La pointe des Poulains, avec l’ancienne demeure de Sarah Bernhardt dans le fond

 

 

54

                          Le port du Palais, vu par une meurtrière des anciennes fortifications de Vauban

 

 

55

                           Le port du Palais, au retour de la pêche à la dorade en bateau et à la ligne

 

56

                           Le port du Palais au printemps

 

  57

                          Plage de Ramonette, chez Michel et Roselyne

 

58

                            Le retour au petit matin par le 1er bateau

 

 

59

                          L’arrivé à Quiberon, avant les 8 à 10 h de route pour Lyon

 

 

Belle-Ile, sur terre ou en mer, est un fantastique dépaysement, source de régénération intense de mes ressources internes. Toute l’année, avec les poissons ramenés et les photos qui tournent sur les fonds d’écran, c’est un plaisir constamment renouvelé.

 

Une fois n’est pas coutume, l’avoir partagé avec vous, en a été également un.

 

Il y a un autre larron qui aurait certainement apprécié ce condensé de bons souvenirs, tranches de vie que je n'aurais jamais connues sans lui.

Je ne le remercierai jamais assez.

 

Salut à toi, Pierrot. 

   

 

Gilles Froment

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 11:04

CR de la sortie à Cavalaire du 11 au 13 novembre 2011

 

 

Cavalaire, 12 novembre 021                       le calme après la tempète dans le port             photo Stéphane Simonet

 

 

Participants: Edgar,Florence et Thibaut Royon, Guy Varvat, Philippe Moya, Gilles Froment

 

Organisateur: Stéphane Simonet

 

Accompagnant: Christine Varvat

 

 

 

               La mer et les éléments se sont déchainés sur la côte varoise en ce mois de novembre. Maisons sinitrées, routes inondées, paysages bouleversés sans compter toute la détresse des habitants de ce paradis transformé en enfer. L'ASSP Plongée arriva néanmoins avec les premiers rayons du soleil, pour retrouver les épaves bien connues de la baie de Cavalaire. Notre séjour fut excellent malgré la turbidité des eaux et les traces laissées par la tempète. Nous souhaitons beaucoup de courage à ceux qui doivent maintenant reconstruire maisons ou établissement.

 

Jusqu'au dernier moment, il a fallu y croire: arriverons-nous jusqu'aux Heures Claires et pourrons-nous plonger ?

Si le port fut transformé en chaudron bouillonnant d'après Momo, patron de l'Eperlan, le calme semble régner à nouveau sur la Croix-Valmer. Mais la mer a exprimé toute sa puissance sur le littoral. Pour vous en convaincre, voici quelques images de la plage de Sylvabelle:

 

jour 2 001

                         une photo prise en juillet 2011 par Stéphane Simonet

 

 

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                         12 novembre 2011, une partie de la plage n'existe plus          photo Stéphane Simonet

 

 

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                         la mer a emporté le sable sous le local                     Photo Stéphane Simonet

 

 

041

                         et revoila la "baignoire" de Sarah Bernard               Photo Stéphane Simonet

 

 

g13

                          plus beaucoup de place pour poser sa serviette    Photo Gilles Froment

 

 

Mais malgré tout ça, nous commençons néanmoins agréablement le séjour: la météo permet à l'Eperlan de cingler jusqu'au Cap Camarat, pour nous immerger sur l'épave du Rubis. Coulé le 31 janvier 1958 sur le plateau des Basses de St Anne par 40 m de fond, ce glorieux bâtiment rejoindra les forces alliées en mai 1940.

 

le%20rubis%20cavalaire

 

" le sous-marin Rubis avec le souvenir de son équipage , symbole de tous nos disparus en mer, repose au large du cap Camarat, enveloppé dans ce linceul marin qui ne pouvait être que le sien, coulé volontairement par un de ses anciens commandants de la guerre, qui refusa de livrer sa dépouille aux acheteurs de ferrailles"     Amiral Cabanier

 

 

Pas de courant pour une fois mais une visibilité réduite par la couche d'eau sale régnant entre 0 et 10 m. Les nombreuses suspensions et la faible luminosité ne facilitèrent guère le travail des photographes, mais offrirent une ambiance fantomatique aux plongeurs, qui purent apprécier la notion de l'inceul marin de l'amiral Cabanier.

 

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                          pas facile pour les chasseurs d'images    Photo Gilles Froment

 

Néamnoins nous avons réussi à ramener une vidéo que je vous invite à découvrir:

 

 

 

 

 

 

Retour en surface donc, au milieu des troncs d'arbres qui ne facilitèrent pas la manoeuvre de récupération des plongeurs!

 

 

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                        Florence, Guy et Thibaut après le palier             Photo Gilles Froment

 

 

Capture

                       Philippe, bucheron des mers ?     Photo Stéphane Simonet

 

 

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                       l'Eperlan  à la manoeuvre pour nous récupérer       photo Gilles Froment

 

 

Après un crochet par "l'enfer de Taillat" pour larguer une autre palanqué de plongeurs, nous rentrons à la nuit au port de Cavalaire.

 

 

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                       La pointe du cap Taillat ( son "enfer" ) dans la tombée du jour     Photo Stéphane Simonet

 

 

Après la douche, nous ressortons pour aller manger à Cavalaire: 1ère rencontre insolite avec une petite grenouille, sans doute un peu traumatisée par nos flashs.

 

cavalaire, 11 nov Rubis 055

                        photo Stéphane Simonet

 

 

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                        photo Gilles Froment

 

 

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                       Crépuscule sur Cavalaire           photo Stéphane Simonet

 

 

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                        Toute l'équipe au repas du soir               Photo Philippe Moya                      

 

 

 

Après une nuit bien méritée, nous partons direction l'Espingole, dans la rade de Cavalaire, à 400 m à  l'ouest de la pointe Andati. Fabriqué en 1900 au Havre, il était le 4ème d'une série de 55 bâtiments de 330 tonneaux pour 56 m de long et 6 de large, nommés contre-torpilleurs. Ces navires étaient très long et peu épais, surmotorisés pour l'époque ( 2 machines de 2600 ch les propulsaient à 27 noeuds ). 62 hommes servaient le navire, armé d'un canon de 65 mm, de 6 canons de 47 mm et de 2 torpilles.

 

epespingphoto

                       l'Espingole encore à flot, source internet

 

Le 4 fevrier 1903, au cours d'une manoeuvre, l'Espingole heurte le sec de Taillat et s'y échoue. L'Hallebarde et l'Epée, ses "sister ships" se portent à son secours et prennent le navire en remorque. Mais l'Espingole coule après 800 m de trajet, faisant casser la remorque qui blessera 2 matelots. Pendant près de 23 ans la Marine puis des entrepreneurs privés tentèrent de renflouer l'épave qui s'entêta à rester sur le fond. Les chaines utilisées pour ces tentatives y sont toujours visibles.

 

espingole-schema

 

 

Il ne reste aujourd'hui plus grand chose du navire mais la faune y est abondante..... Nous n'en verrons qu'un modeste échantillon, vu la visibilité exécrable régnant sur les ferrailles.

 

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                        ambiance "vert atlantique" sur l'Espingole           Photo Gilles Froment

 

 

g17, modifiée

                        Philippe montre les blocs de charbon alimentant les chaudières     photo Gilles Froment

 

 

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                        un chapon, épines dorsales dressées débusqué par Gilles Froment

 

 

Une fois au port et repas copieux pris, nous flanons sur les jetées avant de partir pour la seconde plongée de la journée. le vent d'est s'est levé et Momo souhaite rester à l'abri: nous plongerons donc sur une épave que nous ne connaissons pas beaucoup finalement, faute d'y plonger souvent; le Ramon Membru. Il faut dire qu'il n'est qu'à 400 mètres de la jetée, sur 20 m de sable et qu'il n'offre à priori que peu d'attraits....

Ce cargo de 1153 tonneaux pour 80 m de long et 11 de large fut construit en 1873. Il aurait coulé à la suite d'une explosion en juin 1921, faisant route de Galveston à Gênes, avec 37 hommes d'équipage. On ignore la cause réelle du naufrage..... Mais dans les bars louches et enfumés, on évoque à voix basse un traffic de cigarettes ayant mal tourné.....

 

 

ramon-schema

 

Mais pour nous peu importe, une plongeuse sur le pont de l'Eperlan nous annonce 10 m de visibilité, le bonheur !

Sceptique, nous sautons à l'eau. La visibilité s'est sans doute réduite rapidement..... à 2 m !

Arrivés en bas du mouillage, nous ne voyons même pas l'épave !   un flasheur posé sur le cordage nous facilitera le retour, et nous partons en reconnaissance, pardon en explo....

Le temps de cadrer une blennie découverte par Philippe, et je perds ma palanquée !! Tour sur moi même, "appel de phare"... rien n'y fait. Je rentre tranquillement au mouillage ou je retrouve Florence et Edgar pour faire un palier de principe.

 

A bord de l'Eperlan, Thibaut et Philippe m'attendent, navré de ce contre temps.....Surtout mon chef de palanquée, dépité de m'avoir perdu ! Je le rassure: outre une visibilité très réduite, il devait en outre gérer un photographe fouineur passant son temps la tête sous les ferrailles et un plongeur spéléo pour qui autonomie veut dire quelque chose...... on aurait pas fait mieux......

 

Cavalaire, 12 novembre 030

                        une blennie baveuse " parablennius gattorugine" objet du délit    photo Stéphane Simonet

 

 

Cavalaire, 12 novembre 025

                        le phare de Philippe dans les ferrailles      photo Stéphane Simonet

 

 

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                        les anciens plongeurs opérationnels n'étaient pas dépaysés... photo Gilles Froment

 

 Pendant que la plupart des palanqués perdaient le mouillage et sortaient sous parachute, nous en profitons pour faire la traditionnelle photo de groupe, prise par Momo transformé en reporter pour l'occasion.

 

Edgar

                       le sourire, toujours le sourire !

 

 

 

 

Les choses sérieuses s'annoncent pour le lendemain puisque le Togo sera au programme. Par plus de 50 m de fond, cette plongée vaut bien un briefing sérieux qui sera réalisé le soir par le DP grace au vidéo projecteur apporté par Florence.

 

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Lancé le 30 août 1882 sous le nom de Ville de Valence, il fut vendu à une compagnie italienne en 1905 qui le rebaptisa Amor. Il transportait alors des fruits. En 1911, une compagnie de Gênes le rachète et il change encore de nom pour devenir le Togo. il passe du commerce des fruits à celui du charbon.

En mai 1918, un sous-marin allemand mouilleur de mine, l'UC 35, sous pavillon autrichien, largue quelques mines en baie de Cavalaire. Le 12 mai, à 6 mois de la fin du conflit, le Togo heurte une de ces mines et sombre. Il ne fut retrouvé qu'en 1971.

C'est une plongée magnifique mais profonde, au delà de 50 m. La narcose et l'essouflement guettent le plongeur imprudent, aussi nous rappelons les règles et consignes de sécurité pour cette plongée. Un rappel sur l'évaluation de l'autonomie en air est également réalisé.

 

g19                       c'est dur les sorties ASSP, même le soir on se retrouve à l'école !   photo Gilles Froment

 

Après une bonne nuit de sommeil, c'est parti ! Les chefs de palanqués, Florence et Thibaut sont affutés comme des crayons et géreront leur immersion de main de maitre !

 

 

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                       le DP toujours inquiet, brieffe ses chefs de palanqués    photo Gilles Froment

 

 

Malgré la visibilité toujours réduite, la plongée se déroulera sans incident: les priorités du club étant la sécurité et le plaisir de s'immerger ! Le géant d'acier ne se dévoilera qu'en partie, laissant appercevoir quelques gorgones et ses énormes ancres encore à poste. Pas de doute il faudra revenir pour en faire le tour !

 

 

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                       le bonheur d'être en mer                           photo Gilles Froment

 

 

Le local de plongée et les appartements nettoyés, ils ne nous restent plus qu' à prendre congés de Chantal et René. Mais ce sera sans compter une dernière rencontre insolite, une couleuvre sifflante dérangée sur le parking des Heures Claires !

 

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                        photo Philippe Moya

 

 

Merci à tous pour votre participation et votre bonne humeur ! Et à bientôt pour de nouvelles plongées !!

 

 

Quelques données techniques

 

hébergement: Villa des Heures Claires. Merci aux gardiens Chanta et René pour leur accueil, et au CASC pour la mise a disposition du local ( séchage du matériel )

 

Repas: le bar du port, à Cavalaire

 

Centre de plongée: Eperlan, http://www.eperlan.fr/    Merci à Momo & équipage, toujours au top !

 

Plongées réalisées: épaves du Rubis, Espingol, Ramon Membru et Togo.

 

Somme à la charge de chaque plongeur: 95 euros ( frais de déplacement exclus )

 

 

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                        photo Gilles Froment 

 

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 21:35

 

STAGE D’APNEE AVEC UMBERTO PELIZZARI

29-30 OCTOBRE

 

     7'  sans respirer, suspendu dans un souffle, 80 m de descente à la force des palmes, 131 m entrainé par une gueuse, 1er apnéiste à franchir 150 m de profondeur en catégorie "No limit", voici quelques uns des exploits du "professeur" d'apnée de ce stage, Umberto Pelizarri. Inutile de dire qu'il maitrise son sujet, et que comme tous les grands, ses performances n'ont d'égales que sa modestie et sa disponibilité. Cotoyer un enfant du grand bleu, ancien disciple de Jacques Mayol, entré dans la légende de l'apnée, n'est pas chose courante.... Mais je cède le clavier à Genviève pour qu'elle vous  raconte son stage. 

 

 

umberto-pellizzari                                                 Umberto Pelizzari.

 

 

        C’était un week-end d’automne, gris et nuageux, mais le premier contact en début d’après-midi avec le multiple champion d’apnée toutes catégories fut cordiale et chaleureux.

Une fois les présentations avec le groupe faites, notre moniteur entre rapidement dans le vif du sujet pour préparer l’immersion de l’après-midi.

 

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                                           En cours théorique avant l'immersion       Photo Geneviève Sansoni-Simonet

 

 

Théorie sur l’apnée statique, puis dynamique, avec les conseils primordiaux et incontournables concernant la compensation des oreilles à la descente …dans le tube de 20 m ! Une première pour beaucoup d’entre nous, qui questionne nos  capacités de novice, ce qui pourtant ne semble pas inquièter le moins du monde nos moniteurs. 

 

 

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                        la gueuse attend les apnéistes          photo Geneviève Sansoni-Simonet

 

 

  

             Alors c’est parti, "il parait que c’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur !!"

Et effectivement les 20 m sont atteints, avec ou sans palmes pour certains, à la gueuse pour d’autres, tête en bas ou en haut…Bref chacun son style, mais le plaisir est là. Qu’importe ! La philosophie enseignée par Umberto, qui prône la recherche de la décontraction maximale pour atteindre les meilleures sensations dans l'eau, trouve tout son sens en situation.

 

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                        Prayanama et relaxation au service de l'apnée      source internet

 

 

En apnée la technique seule ne permet pas d'atteindre les résultats escomptés. De même la poursuite de l'exploit en tant que tel ne peut être une finalité. Il n'est que la conséquence de l'atteinte des meilleures sensations, des meilleurs appuis, seule voie pour aboutir à la performance.

 

 

tempx tauche apnoe g                         Suspendu dans un souffle      source internet.

 

 

En substance : l'objectif est de déconnecter son cerveau, mettre à distance la recherche de prouesses, pour mieux écouter son corps et vivre l'instant présent en se fondant dans l'élèment liquide. 

L’apnée ne se pense pas en terme de résultat, elle se vit et se ressent.

La performance en découlera ensuite.

 

            En statique, même constat : les 2 min sont atteintes sans réelle difficulté, puis 2 minutes 30…, 3 minutes, et plus pour certain. Déconcertant de facilité.

Et pourtant, ne pas oublier la règle numéro un : la sécurité. Car tapis dans l'ombre, l'ennemi sournois de l'apnéiste guette. Sans prévenir la syncope s'immisce à son insu et le risque de noyade frappe presque à tous les coups l'imprudent confiant qui s'entrainerait seul. 

Conclusion: Jamais d’apnée seul. L’apnée se pratique au minimum en binôme, ou pas du tout.

 

 

 

 

 

         Puis le stage se termine par la remise des diplômes, quelques autographes, de  multiples photos et autres adresses mail. Et surtout une immense satisfaction, des rêves pleins la tête et une sensation de décontraction extrême. 

 

 

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                                            Photo souvenir avec le champion du monde

 

 

Ce que nous retiendrons : un week-end hors norme et hors du temps, avec un champion d’expérience, passionné, attentif et abordable en toute simplicité, une parenthèse qui donne envie de s’immerger au plus vite. Les prémices d’une probable  addiction future…

 

 

g-nery                                                  le grand bleu.........   source internet

 

 

 

                                                   Geneviève Sansoni-Simonet

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 09:16

 CR de la plongée au lac du Bourget, 1er novembre 2011

 

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Participants : Gilles Froment & Stéphane Simonet

 

Sauf mention contraire, les photos sont de Gilles Froment

 

Point de barracudas ou de nudibranches multicolores pour cette immersion d’automne : les couleurs étaient en surface, dans la lente agonie bigarrée des arbres en feu au petit port de Chatillon.

Sous l’eau, la faune était rare mais présente, et du vert émeraude nous avons vite sombré dans les ténèbres profondes, déchirées par nos phares puissants.

Plongée de reprise donc, après les délices de Porquerolles, pour préparer nos futures immersions hivernales….

 

Mais tout de suite une petite vidéo pour vous « plonger » dans l’ambiance :

 

 

 

 

 

Le tombant de Chindrieu, à l’extrémité nord du lac du Bourget, en Savoie, est un site de plongée désormais célèbre, et nous croiserons moult plongeurs, en circuit ouvert, en recycleur, à l’air ou aux mélanges durant cette journée. La profondeur importante (+ de 65 m au pied du tombant ) rapidement accessible attire bon nombre de plongeurs techniques. Un panneau d’avertissement, placé par la municipalité et la FFESSM attire toutefois leur attention sur les dangers du lieu….

 

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                        des plongeurs en recycleurs "Submatix" ayant terminé la plongée.

 

 

Bref, c’est en recycleur, SMG pour moi et Panzer Dolphin pour Gilles ( merci Philippe ) que nous nous apprêtons à descendre. Notre configuration est assez classique : relais air pour remonter du fond en cas de problème, et 10 litres oxygène pur pour la décompression, si nos machines venaient à nous trahir. Gilles embarque en plus des pack d’accus pour son chauffage « spécial chauffe rognons », et un étui dont l’étanchéité reste à vérifier, futur réceptacle d’accus pour chauffage ou éclairage. J’emporte quand à moi le phare de 100 watts pour jouer les éclairagistes.

 

 

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                        Du matériel, toujours et encore..... 

 

Vers15h, l’ensemble du matériel vérifié, les équipements correctement ajustés, c’est le départ.

Presque aussitôt nous croisons un énorme brochet nonchalant. A défaut de barracuda…..

Puis nous nous laissons happer vers le néant, la roche se met à défiler devant nous, la descente, toujours contrôlée commence. Les phares s’allument, faisant renoncer l’obscurité pour un temps. Mes sinus renâclent, l’eau à 7°C, m’attaque là le néoprène ne protège pas. Quelques instants plus tard, je suis bien. – 42 m, nous stabilisons la profondeur, vérifions les pressions partielles d’oxygène dans la boucle du recycleur, 1,25 bar, tout est OK.

 

 

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                        le contrôle des paramètres doit être constant    photo Stéphane Simonet

 

 

Et c’est parti pour environ 30 minutes d’exploration minérale en claire obscure, dans un monde éternellement plongé dans la pénombre et le froid. Ici pas de rayon de soleil, pas de couleurs vives, c’est le règne de l’eau douce et de la roche qui s’abîme plus bas vers un fond incertain qui n’en est pas vraiment un, pente de vase grise et molle qui englue le plongeur mal équilibré qui s’y poserait sans retenue

 

 

Ce fond glauque n’est pas au programme aujourd’hui : notre diluant « air » nous cantonne à la zone des 40 m. Bien équilibré, nous savourons notre immersion, tout va bien…Et même lorsque des nains de jardin montreront le bout de leur frimousse devant nos masques, nous ne soupçonnerons pas la narcose : placés là par des plongeurs farceurs, ils égayent un peu une plongée parfois lugubre…. Mais que l’on peut apprécier, lorsque bien préparé et bien équipé, on s’immerge en toute quiétude dans cet univers étrange.

 

 

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                        le recycleur, une usine à gaz tellement performante             photo Stéphane Simonet

 

 

Après presqu’une demi heure passée à 42 m, il faut quand même penser à remonter. Je n’ai pas de chauffage électrique d’appoint comme Gilles et la morsure du froid se fait sentir.

Voyons , les tables MT 92 annoncent pour cette profondeur et cette durée 5’ à 9 m, 10 ‘ à 6 m et 25’ à 3 m soit 40 minutes de palier au total…La respiration d’oxygène pur à 6 m permettrait de gagner 15 minutes de décompression en moins…

 

 

déco ouvert

                        une décompression en circuit ouvert, sans mélange de déco     ( logiciel GAP )    

 

Ce serait oublier que nous respirons un gaz à PP02 constante, que nous maintenons manuellement en injectant de l’oxygène dans le recycleur. Ainsi nous respirons tout au long de la plongée un gaz optimisé. Nos ordinateurs de plongée sont réglés avec un conservatisme de 10 %, et un « set point », c'est-à-dire la PPO2 maintenue tout au long de l’immersion, de 1,1 bar.

Une table Bülhmann, avec ces paramètres ( 30’ à 42 m avec un SP à 1.1) proposerait 3’ à 12 m, 6’ à 9 m, 3’ à 6 m et 14’ à 4m 50 soit 26 minutes de décompression au total.

 

 

déco bulhmann CCR

                        une décompression optimisée grâce à la PPO2 constante       ( logiciel GAP )

 

Nos ordinateur Vr3 proposent quand à eux deux stops profonds de 2’ à 26 et 18 m, puis 1’ à 9 m et 15’ à 6 m soit 20 minutes de décompression.

 

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                        la courbe du Vr 3                  photo Stéphane Simonet

 

Sachant que nos PPO2 sont souvent plus proche de 1,25 ou 1,3 bar, nous décidons de suivre cette décompression, les set points plus élevés offrant une grosse marge de sécurité. Et puis nous traînerons largement au palier après le quart d’heure réglementaire, pour tirer le portrait d’un bébé brochet et faire un peu d’orientation.

Belle plongée donc, avec environ 500 litres de gaz consommés. En circuit ouvert, une rapide estimation montre qu’il aurait fallu un bi 2 x 12 litres bien tassé, sans compter les relais nécessaires pour la décompression…

Nous sortons de l’eau dans les couleurs de l’automne vers 16h 30, heureux de notre plongée.

 

La saison de plongée hivernale est bien lancée !!!

 

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 09:37
Après le CR, le film !

 

Lire le récit de nos plongées, avec les magnifiques images de nos photographes, c'est bien. Retrouver un peu l'ambiance du week end avec des "images qui bougent", c'est bien aussi...

 

Repartez sur Porquerolles, avec la première partie du film, "la danse des barracudas":

 

 

 

 

Et si vous en voulez encore, voici la seconde partie du film avec congres et murènes, et le retour des barracudas !

 

 

 

Merci à tous pour cette excellente sortie !!!

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 11:53

 

Quand Eole caresse Porquerolles

 

BWA retaillé

                        l'équipe au complet, photo de Loïc

 

Participants : Sylvain et Jöelle Dupuy, Isabelle et Gilles Froment, Hervé et Françoise Lichtfouse, Edgar Florence et Thibaut Royon, Geneviève et Stéphane Simonet, Thierry Mourice

 

Accompagnateurs : Monique Royon

 

Organisateur : Sylvain Dupuy

 

 

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                       En route vers les profondeurs  Photo Hervé Lichtfouse 

 

 

Si le Pôle est magnétique, il semble que les Iles d’Or aussi, et tout particulièrement « notre île », Porquerolles. Retour donc sur la plus ouest des îles alignées, pour une parenthèse de 2 jours et demi sur un croissant posé sur la mer…

Les séjours passent mais ne se ressemblent pas, cette fois un vent venue d’Italie vînt agiter les eaux turquoises et claires, poussant les vagues surmontées d’écume…

… pas assez cependant pour nous empêcher d’y tremper nos palmes et nos appareils photos.

Tout commence comme il se doit par l’arrivée à la Tour Fondue, au bout de la presqu’île de Giens. Les sacs déchargés et les voitures garées, Porquerolles nous tend ses plages, presque à portée de main. Et déjà la mer s’agite.

 

 

ss10                       Anémones jaunes encroutantes, bouquet offert par la mer  photo Stéphane Simonet

 

 

Les bises et autres poignées de main échangées, il faut récupérer les chariots qui disparaissent bien vite sous une avalanche de bagages… C’est encombrant, un plongeur. Ça trimbale tout un tas de bazar, tout le temps. Un photographe, s’il n’atteint pas le poids volumique d’un plongeur en transit, s’encombre lui aussi d’un aréopage de sacs, sacoches et autres valises indestructibles renfermant quelques bijoux numériques. Marriez les deux, le bébé obtenu est plus que joufflu… Et nous sommes 5 chasseurs d’images subaquatiques… Pas assez de chariots….

 

 

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                       Photographe au travail...... Photo Hervé Lichtfouse 

 

 

Mais des bras valeureux auront tôt fait d’acheminer cette logistique à bord de la navette, et déjà notre taxi s’en va : en larguant les amarres, nous laissons à terre stress et soucis. Bien vite, nous passons en mode vacances, les sourires s’élargissent, les corps se détendent, le charme îlien se met à agir…. Premiers pas sur le quai pour retrouver Loïc, notre contact d’Iléo Porquerolles. Les sacs passent des chariots au camion… On en aura brassé des kilos…

Après le repas, direction l’extrémité est de l’île ( si, si, Stéphane, à l’est….) pour une plongée abrité du vent sous les 2 frères, dans l’alignement du cap des Mèdes, vieille connaissance.

       

ss12                       Dernières consignes passées avant l'immersion aux Mêdes.    Photo Stéphane Simonet

 

Après un survol des posidonies, contact avec la roche et exploration des failles. Le côté au vent s’avère le plus riche, avec un léger courant qu’on étale tranquille à la palme.

 

SD17                       Explosion de couleurs sous la mer   photo Sylvain dupuy

La tête dans les gorgones et les nudibranches, nous manquons presque la flèche d’argent qui traverse le bleu : un barracuda, le premier d’une longue série.

 

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                       Trait vif argent dans le bleu: 1er barracuda   photo Hervé Lichtfouse
 
 

Ravi par ce premier contact, nous traversons la roche par un canyon ascendant, cicatrice minérale permettant de rejoindre le côté sous le vent.

 

SD7                       Une coryphelle mauve immortalisée par Sylvain Dupuy 

 

Brève recherche dans les posidonies (pour d’autres se sera plus long …) et nous retrouvons la bouée où nous attend le semi-rigide.

 

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                       Florence, Edgar et Thibaut en explo familiale             photo Sylvain Dupuy 

 

 

Très belle 1ère plongée, la suite du week-end s’annonce bien…Nous irons bien vite y rêver la tête sur l’oreiller, le départ plutôt matinal et les 400 km de route devant y être pour quelque chose…

 

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                       Crépuscule sur Porquerolles, le mauve flamboie.    Photo Gilles Froment 

 

 

 

Debout en pleine forme à 7h le lendemain, nous engloutissons le petit déjeuner avant d’enfiler nos néoprènes presque sêches. Direction le sec du Langoustier, à l’ouest ce coup ci… Seule plongée à l’abri du souffle d’Eole, nous ne savons pas encore ce qui nous attend.

 

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                       Bricolage dans la bonne humeur pour Gilles et Sylvain   photo Hervé Lichtfouse 

 

 

Bascule dans une eau très claire, avec en guise de mise en bouche, des barracudas !

 

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                       Ils sont partout !   photo Sylvain Dupuy  

 

 

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                       Silhouettes longilignes caractéristiques au milieu des castagnoles    photo Sylvain Dupuy

 

 

Encore… De toutes façons ils ne nous quitteront plus et nous en verrons à chaque immersions. Les photographes cadrent et flashent dans tous les sens.

 

 

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                       Les photographes n'ont pas démérité durant les plongées   photo Gilles Froment

 

 

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                        des nudibranches, toujours photogéniques    Photo Hervé Lichtfouse

 

Nous poursuivons l’exploration et passons du temps à observer les innombrables failles du sec, véritable HLM pour congres et murènes.

 

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                       Surprise par le flash de Gilles Froment     

 

 

 Hervé découvrira même une famille nombreuse occupant la même anfractuosité. Ailleurs Joëlle débusquera une murène posée sur la roche.

 

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                                          2 murènes et 1 congre pour le même prix !  photo Hervé Lichtfouse 

 

 

 

Le temps file et il faut rentrer au mouillage, non sans contempler un banc de sars en boule compacte, qui méritait bien quelques plans vidéo.

 

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                       Des sars à têtes noires passant devant les gorgones    photo Sylvain Dupuy

 

Et pour passer le temps durant la décompression, on reprendra bien du barracuda, peu farouche et curieux.

 

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                       Au milieu des barracudas    photo Sylvain Dupuy

 

 

La mer a été généreuse, et cela n’est pas fini….

 

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                        Face à face avec un congre par Sylvain Dupuy 

 

 

GF12                       La même gueule balafrée, par Gilles Froment

 

 

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                       les coulisses d'une prise de vue    Photo Stéphane Simonet

 

L’après midi, retour aux Mèdes car le vent a encore forcit et plutôt qu’une séance de trampoline pour rejoindre un site continental, nous préférons retourner là bas (comme chantait Goldman ) pour profiter de la face est. Il a bien joué, notre DP sur ce coup…

Ce fut un festival.

 

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                       Ce bernard l'Ermite est un Grand Pagure, squatteur de coquille.  photo Hervé Lichtfouse 

 

 

Barracudas ( oui on a l’habitude, mais là il s’agissait d’un mur de poissons, comme à la télé ) des sars partout, en bancs denses et compacts, dansant dans le courant une ronde ambigüe avec les prédateurs fuselés devenus nos compagnons de plongées.

 

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                       les torpilles d'argent sont toujours là     photo Sylvain Dupuy  

 

SD6                       Des sars par centaines, se jouant du courant     photo Sylvain Dupuy

 

Le courant… là, il s’agissait d’un vrai jus, nous obligeant à crocheter le fond avec les mains, à forcer sur les palmes jusqu’à atteindre parfois la limite de l’essoufflement… Les photographes, avec une main prise pour leur joujou numérique, l’autre verrouillée sur un bout de rocher, cherchèrent en vain une troisième pour avancer….Les plus vaillants partir pister les brochets des mer à grands coups de palmes rageurs mais se calmèrent bien vite…

 

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                       une Doris Dalmatien sur une éponge, par Hervé Lichtfouse

 

 

Pour finir, le bouquet final fut offert par un nuage de saupes d’une densité jamais vue : masquant la roche, les poissons gris et jaunes formaient un immense précipité vivant, sans doute rassemblés et solidaires pour échapper aux carnassiers en maraude, alchimie de la mer…

 

 

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                       un banc de saupes compact par Sylvain Dupuy

 

 

Beauté pour nous et survie pour eux. L’existence sous l’eau est rude… Quoiqu’à bien y réfléchir, les pires requins ne nagent pas qu’en mer…

 

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                       le regard du poulpe, photo Hervé Lichtfouse

 

Décidément, carton plein pour l’instant, nous rentrons au club des souvenirs plein la tête et des cartes mémoires presque saturées. La projection photo du soir sera riche, avec petite musique d’ambiance…..Il pense à tout, notre GO.

 

 

 

GF2                       Pilote et DP aux manettes, ça rigole pas !!   photo Gilles Froment 

 

 

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                        un peintre fou a fait le mélange des couleurs   Photo Hervé Lichtfouse

 

Jusqu’à présent, pour citer Baudelaire, tout ne fut qu’ « ordre et beauté, luxe calme et volupté ».

 

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                       Gorgone rouge ou " Paramuricea clavata" pour les intimes  photo Sylvain Dupuy

 

 Pourtant dans ASSP, il ya « sportive »… Cette plongée très sportive fut à l’ordre du jour du lendemain…

9h 00 ce dimanche matin, après un colloque très pointu sur les azimuts à suivre pour filer sur Port-Cros, le semi rigide d’Iléo file sur l’épave du Donator.

 

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                       En route pour une épave mythique    photo Gilles Froment 

 

 

 Le vent a faiblit, la mer reste hachée mais il semble qu’une toute petite fenêtre météo nous offre la possibilité de basculer sur l’épave mythique. Donc, on fonce. Parfois même on saute un peu sur les boudins en se débarbouillant à l’eau de mer… Les conditions sont difficiles mais la situation reste gérable. Loïc approche de la balise de surface qui pointe l’épave en surface et nous explique la manœuvre. Sylvain, en bon DP consciencieux rajoute une louche sur les paramètres et la sécurité.

En fait, le jeu peut sembler simple : s’équiper de plusieurs kilos de matériel sur un bateau capricieux, sans tomber à l’eau trop tôt, basculer sur ordre du pilote pour foncer attraper le bout qui s’enfonce vers le fond jusqu’à l’épave…. Sans perdre son binôme ni une partie de son matériel, sans s’essouffler, en gardant le sourire pour représenter dignement l’ASSP Plongée….. Avec un courant qui vous pousse à l’inverse du vent en surface, la plongée mérite amplement le qualificatif de sportive…

 

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                       des clavelines translucides sur les gorgones    Photo Stéphane SImonet

 

Je passe sur quelques détails sans importance ( second bateau venant semer la pagaille au milieu du largage, balise qui coule sous le poids des plongeurs qui s’y accrochent tels des berniques, perte de palanqués… ) pour vous écrire que ces efforts sont très largement récompensés par le spectacle du Donator, bateau ivre immobile, stoïque face au courant qui l’aborde par le travers. Très rapidement, nous nageons à l’abri de la coque et des structures, pour limiter notre consommation d’air. Par plus de 40 m de fond, quelques dentis et barracudas n’hésitent pas à affronter ce rouleau compresseur subaquatique, mais nous ne nageons pas dans la même cour…

 

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                       les coursives du Donator, terrain d'aventure     photo Sylvain Dupuy 

 

Une fois de plus, les gorgones mauves et jaunes se dévoilent, sans jamais nous lasser une seule seconde, animées par les anthias virevoltant dans les coursives, que je ne résisterais pas à parcourir dans un souffle. Côté bâbord , des bancs gigantesques de sars évoluent en harmonie dans l’indigo sombre, au dessus du sable clair : des éclairs en jaillissent à chaque reflet du soleil ou d’un phare sur leurs écailles couleur acier.

 

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                       Gare au regard clair des sirènes......photo Sylvain Dupuy 

 

 

Nous prenons quelques minutes pour jouir du spectacle.

Un mérou qui disparait dans une cale, une dorade qui sonde vers le fond et il faut déjà partir, afin de respecter les consignes données en surface.

 

 

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                        Une dorade grise au milieu des anthias    photo Sylvain Dupuy 

 

 Le bout nous sert de ligne guide jusqu’à 20 m, où nous l’abandonnons pour partir en dérive.

La décompression terminée, suspendus sous les sacs paliers, nous retrouvons l’agitation de la surface. Loïc récupère toutes les palanqués et nous rentrons rapidement en doublant une dernière fois le cap des Mêdes.

 

 

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                       Dernier couché de soleil sur Porquerolles   photo Stéphane Simonet 

 

 

Que dire de plus ?

Que la bonne humeur régna en maitre absolu durant ces 2 jours et demi, que toutes les plongées furent magnifiques et réalisées en toute sécurité, et que certains succombèrent aux charmes de la Lycastre ( voir http://asspplongee.over-blog.com/article-sur-porquerolles-49440483.html) , les yeux dans les étoiles sur la plage.

 

 

HL

                       un protule lisse découvert par Hervé Lichtfouse 

 

Et nous reviendrons, c'est une évidence.....

                                                                                                                                   Stéphane Simonet

 

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                       Bye bye les barracudas    photo Sylvain Dupuy 

 

Quelques données techiques:

Sites de plongée: Cap des Mêdes, Sec du Langoustier, épave du Donator

Structure plongée: Iléo Porquerolles, http://www.ileo-porquerolles.fr

Hébergement: IGESA

Participation de chaque plongeur: 150 euros

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 18:56
Compte rendu d'une semaine à la Croix Valmer

 

 

 

 

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                       La Villa des Heures Claires, vue de la mer.  

 

 

sauf mention contraire, les images sont de l'auteur.

En ce mois d'octobre, profitant d'un séjour à la Croix Valmer, des plongées en recycleurs sont programmées. 

 

 

 

 

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                       Un recycleur Ray demarque Draëger avec une bouteille de notrox 50/50. C'est une machine
                       de type semi-fermé à injection permanente. 

 

 

Nous en profitons pour ramener quelques clichés souvenir...

 

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                                          Fin de plongée après 1h 20 d'immersion.

 

 

 

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                        Le monde du silence au milieu des posidonies.

 

 

 

 

 

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                       A la sortie d'un petit tunnel rocheux.
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                                            Séance de palmage sur un fond de sable.
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                       Découverte d'un bouquet de crevettes grises sous une roche.
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                       Joli passage en bord de mer et vie fixée ( algues corraligènes )
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                       Malgré la faible profondeur les poissons sont nombreux

 

 

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                        Rencontre avec une murène

 
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                                          Jardin aquatique

 

 

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                       Peu de bulles et pas de bruit, le vrai monde du silence    photo Françoise Lichtfouse

deux  petites vidéos  d'ambiance:

 

J'espère que ces images vous donne envie de nous rejoindre !!

 

Pour l'ASSP section photo, Hervé Lichtfouse

 

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 19:11
Résultats du concours photos de Chamagnieu 2011

 

concours photo 1

 

 

Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître, sans fausse prétention !!
Nos photographes, et plus particulièrement Sylvain, se sont distingués au concours photo de Chamagnieu.
17 participants représentaient 10 clubs, 5 départements, 3 ligues de RABA et 2 régions ( RABA & Provence )
Voici le classement général:

 

 

classement général

 

 

Sylvain termine à la 3ème place, pour une première participation à un concours officiel !!! Sans compter Hervé et Stéphane, 8ème ex. pas de jaloux !
 Dans la catégorie "Faune", notre président finit 3ème. Belle performance saluée par l'ensemble du jury !

 

 

faune aquatique

 

 

Dans la catégorie ambiance, Sylvain se place 4ème, Stéphane 5ème et Hervé 10ème. 3 photographes de l'ASSP dans les 10 premiers.

 

 

ambiance lacustre

 

L'ensemble des images présentés par nos photographes sont visibles dans le CR de la sortie, voir http://asspplongee.over-blog.com/article-concours-photos-a-chamagnieu-84705929.html
Voici les superbes photos primées dans les premières places:

 

 

Scorsonelli

 

 

 

Callewert

 

 

Gil

 

 

faune callewert

 

 

 

faune dupuy

 

Bravo à tous et félicitation !  Les photos primées paraîtront dans la revue Subaqua du mois de Janvier 2012.
Tous à vos appareils pour l'année prochaine .
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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 16:25
CR de plongée souterraine à BSA le 10 octobre 2011

 

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                        Sur le pont du Val de tourne, y danse t on ?            Photo Stéphane Simonet

Participants: Philippe Moya & Stéphane Simonet

 

RDV fut pris avec Philippe pour une plongée au Goul de la Tannerie ce 10 octobre. L'objectif de cette plongée était fort simple. J'envisage une plongée dans le puits de la Tannerie afin d'y aller voir un captage d'eau à - 70 m, à environ 800 m de l'entrée, en recycleur et sous hélium, bien entendu.
Les gaz sont fabriqués, la décompression bien structurée sur les logiciels, les soucis éventuels solutionnés à l'avance sur le papier. Je voulais juste ,à titre d'entraînement, retourner au puits pour me remettre la galerie en tête, et revenir en circuit ouvert sur un bloc de 10 litres bien tassé afin de vérifier ma redondance ( assurée de toute façon par d'autres blocs au cas où).  Revenir dans le noir, lumières éteintes, en simulant une panne de recycleur reste un bon exercice.....
  J'arrive donc vers 9h30 à Bourg St Andéol avec mon recycleur, mes 2 relais de 10 litres, un bi 20 pour Philippe prêté par Gilles et le loco.

 

007                        La vasque de la Tannerie, assêchée ce 10 octobre 2011

 

 

Et je ne peux que confirmer ce que je pressentais quelques jours auparavant: les sources sont basses, très basses.... Philippe confirme que vu le niveau de l'eau à la Tannerie ( un bon mètre sous le départ du fil d'Ariane ), il faudra ramper dans une partie exondée sur plusieurs mètres, ce que je me vois mal faire en polaire et vêtements sec, avec le recycleur sur le dos et plusieurs aller-retour pour passer les relais.....

Gérard Truffandier

                        La même un autre jour, splendide écrin de jade ou déborde la rivière.  photo Gérard Burlandier,

                        Origine plongeesout.

Adieu donc ma plongée d'entraînement à la Tannerie.

crue

                        Une crue dantesque, quand la nature se fache.   photo Xavier Méniscus. origine plongeesout.

Et comme dirait Hannibal Smith, passage au plan B, c'est à dire Goul du Pont, au plus bas lui aussi mais sans exondé...

méniscus

                        Le grand goul, vasque pleine, un siphon sous un pont   photo origine plongeesout.

Et toujours verrouillé par une étroiture crémeuse à l'entrée, du fait des galets qui s'accumulent en partie basse. Je sais que j'aurais toutes les peines du monde à la franchir avec le recycleur. Et avec mon diluant air, je ne pourrais pas descendre bien loin dans le puits.

 

013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vasque peut engageante du grand Goul à sec, ou presque.

Photo Stéphane Simonet( gauche )  et Philippe Moya ( droite )

 

 

 

 

Je décide donc de laisser ma machine dans la voiture ( dommage d'avoir passé une partie de mon dimanche à la préparer !!!) et sort mon arme secrète: mon harnais "Side mÔunt" maison, afin de porter mes 2  dix litres ( prévues à l'origine en redondance de mon recycleur, vous suivez toujours ? ) en latéral.

 

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                        Plus facile de se mettre à l'eau quand l'eau est haute....     Photo Stéphane Simonet

 

Avec les années, je commence à passer du côté "vieux renard" ( à défaut du côté obscur de la Force ), et comme il était inconcevable de faire 400 km dans la journée et risquer de ne pas plonger, j'avais rajouté mon harnais dans le coffre......
  Bref, avec Philippe nous transportons les blocs au fond de la vasque du Goul du pont depuis le parking, vu qu'il est impossible désormais d'approcher les voitures sous le pont....Dommage, parce que c'est lourd, des 20 litres....
  Rapidement équipé, nous nous mettons à l'eau dans une vasque étroite et peu engageante. Obi One "Moya" Kenobi passe l'étroiture en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, et elle n'est pourtant pas large.... Comment fait il ?         "La force", sans doute, jeune Padawan......
  Toujours épaté par ces passages rapides entre galets et plafond, je m'engage à mon tour dans la serrure. Evidemment, à l'anglaise, ça offre beaucoup moins de panache et je passe plus que bien ( heureusement, sinon faut que j'arrête la spéléo pour essayer le tricot ).
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, dit on...... Mais bon je suis passé....

 

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                        Est-ce le sabre laser de Dark Vador ?       Photo Philippe Moya

 

L'eau est assez claire dans la galerie et nous gagnons vite le puits. Quelques images et hop, on se laisse couler dans la veine karstique. J'éteins mes lampes et profite du spectacle de la galerie embrasée par le HID de Philippe. Nous stoppons vers - 40 m, et Philippe m'indique la surface du pouce. Ok, maitre Jedi mais pour une fois que je n'ai ni relais à déposer, ni run time à suivre, ni jonction  faire, je profite ! Donc je prends mon temps, j'éclaire les fractures calcaires, les failles, etc.....
...Ignorant du fait que la fermeture du vêtement sec de mon compagnon vient de prendre l'option "douche intégrée"....Tout mouillé dans son vêtement sensé être sec, le Philippe décide de ne pas traîner pour ne pas trop charger en palier..... il m'attendra en haut du puits, non sans avoir tout de même été récupérer du sable dans un diverticule pour son collègue arénophile ( voir http://asspplongee.over-blog.com/article-cr-d-une-plongee-a-carry-ete-2011-80461361.html )

 

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                        Ben non, seulement la led du Steph qui musarde...                Photo Philippe Moya

Après quelques pauses libératrices d'azote dissous ( et dissous, c'est pas cher....Pardon, pas pu résister ) je rejoins mon "famous buddy" et nous reprenons le chemin de la sortie. L'étroiture paraît carrément infranchissable de ce côté, vu la quantité de galets qui tapissent le sol... Mais pas de quoi impressionner des Chewbaka et autres  D2 R2 subaquatiques et cavernicoles.
Emersion sans soucis où Philippe m'affranchit de ses déboires avec son étanche humide.... Et comme ça ne suffisait pas, son appareil photo est resté verrouillé sur la position "sans flash".... Pas très bon pour les images... Du coup, il a essayé de passer en mode "vidéo".... Nouveau refus d'obstacle de l'électronique. Un peu dépité, il sort de la vasque, les jambes soudain frappées par un oedème express, il pose le bi 20 et s'en va clopinant vider 15 ou 20 litres d'eau vers sa voiture.....
  Goutant au bonheur suprème d'être resté au sec, je transporte mes 2 bouteilles encore à 150 bars vers la Tannerie: je veux voir l'état de l'exondé. Une fois ré équipé, je me glisse dans la faille d'entrée. Je progresse dans moins de 2 m d'eau, trop léger. Vêtement purgé et poumons vides, je progresse de quelques mètres avant de coller les pieds au plafond: finalement ça avance pas si mal.... Au bout de 50 m, je sors dans une cloche d'air et apperçoit la galerie exondée, sêche comme un coup de trique: sur plusieurs mètres l'eau a fuit, laissant la calcaire orphelin. Franchir ce passage aérien avec tout le barda du spéléonaute ne sera pas une sinécure, mieux vaudrait disposer de blocs plus petits....
Je fais demi tour, en espérant le retour prochain de cette belle rivière souterraine. Je musarde un peu, cherchant des passages parfois prometteurs mais qui s'entêtent à rester clos.....

 

 

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                        Un plongeur heureux malgré tout                      Photo Philippe Moya 

 

De retour à l'air libre, je rejoins Philippe sorti de son humide sêche ( à moins que ce ne soit l'inverse ? ). Nous plions le matériel, partageons un casse croute avant d'aller disserter sur l'avenir du monde souterrain à la terrasse d'un bar boursaintendéolien.... Panaché bien blanc obligatoire, pour se désaltérer et reprendre la route !

 

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                        photo Stéphane Simonet

Petite plongée tranquille et toute simple mais fort agréable, sous le regard du Dieu Mithra.
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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 11:38
Licences, sorties, baptème et AG de l'ASSP générale ....

 

 

 

bulles04

 

 

Tout d'abord, à nouvelle saison qui commence, nouvelle licence !

Vous pouvez envoyer vos dossiers complets :

 

- fiche de renseignement, disponible sur le blog ( rubrique pages ) afin de mettre à jour les infos vous concernant

- certicat médical ( par un médecin fédéral pour les moniteurs et en cas de passage d'un niveau )

- chèque à l'ordre de l'ASSP Plongée

- une photo pour les nouveaau adhérents

 

L'adhésion pour un membre actif ( SPP, PATS ou retraité ) est de 80 euros.

L'adhésion pour un extérieur est de 125 euros.

 

Les dossiers sont à transmettre au secrétaire, soit au Groupemement Prévention des risques pour les actifs, soit au 25 rue Maréchal Joffre 69330 Meyzieu pour les extérieurs, avant le 31 décembre 2011.

 

N'oubliez pas non plus l'entraînement en fosse aux Vagues du 14 octobre, où vous pourrez remettre vos dossiers.

 

Ainsi, fraîchement licencié, vous pourrez vous inscire auprès du secrétaire pour une sortie à Cavalaire du 11 au 13 novembre:

 

 

 

jour 2 036

 

 

 

 

 

Nous serons hébergés aux installations du CASC

à la Croix Valmer, et l'ensemble des repas ( petits déjeuner, repas midi & du soir ) seront pris au bar du port à 300 m du club, l'Eperlan bien sur !

 

Le coût total de la sortie devrait avoisiner les 90 euros par personne, hors frais de déplacement.

 

RDV à Cavalaire directement a l'Eperlan Club vers14 h le vendredi 11 novembre.

 

4 plongées prévues, et retour sur Lyon le dimanche après midi.

 

 

date limite pour l'inscritpion 2 novembre 2011.

 

Photo Stéphane Simonet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                        

Autre sujet : notre pack enfant est bien amorti, puisqu'il a permis de faire encore un heureux: Thibault Chevalier a pu réaliser ses premières bulles en piscine avec Hervé. Bienvenue à lui dans le monde subaquatique !

 

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                       photo Hervé Lichtfouse

 

Mais bien sur, pour que tout cela continu, il faut que l'ASSP générale se trouve un président et un secrétaire. je reproduit ici le mail envoyé à tous les présidents de section par le secrétaire actuel de l'ASSP:

 

 

 

"Bonjour à tous,
 
 
Je vous confirme que l'assemblée générale extraordinaire de l'ASSP du SDIS du Rhône aura lieu le LUNDI 17 OCTOBRE 2011 à 9h au casernement de Lyon-Gerland ; vous trouverez en fichiers joints l'affiche relative à cette A.G.E. (à imprimer et à afficher dans vos casernements ou vos services respectifs), ainsi qu'une fiche de pouvoirs à remettre à vos adhérents qui ne pourraient être présents ce jour afin de participer aux élections et, le cas échéant, aux modalités de mise en œuvre de la dissolution de notre association.
Je ne serai que trop vous inciter à mobiliser vos adhérents pour que parmi eux certains postulent par courrier simple à notre président afin de se présenter en tant que membre élu.
En fonction du résultat des élections en A.G.E., un conseil d'administration se tiendra éventuellement à l'issue de notre assemblée (cf. fichier joint).
  
Je me permets de rappeler aux membres de droit et aux membres élus de l'ASSP que leur présence est vivement souhaitée lors de l'A.G.E. car des décisions capitales concernant notre association seront peut-être obligatoirement arrêtées ; en ce qui concerne le conseil d'administration qui s'en suivrait, la présence des membres de droit est par contre obligatoire."
  
  
Sportivement et cordialement."

Cela se passe de commentaire. Les différents documents, dont les pouvoirs vous serons envoyés par mail. Pensez à les transmettre au président qui sera présent le 17 octobre.

 

 

afficahge AG

 

 

  Très bonnes plongées à tous !

 

                                                        le bureau.

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