Galerie d'images Croix Valmer 2014
Des îles d'or au cap Lardier, les sillages furent nombreux cette année et la moisson d'images et de souvenirs fut abondante. Voici quelques instants figés par les capteurs numériques des appareils photos, moments volés au soleil et à la mer, complices toujours présents à la Croix Valmer....
Au petit matin sur la plage de Sylvabelle, avant de partir plonger. Le soleil incendie le cap Lardier qui flamboie au milieu du bleu. Eole est aux abonnés absents, la mer frémit à peine, tout est en place pour un rendez-vous sous marin toujours mystérieux...
Passons derrière le Lardier, justement, et 500 m à l'est une bouée balise l'épave d'un vapeur de 40 m de long, le Prophète, qui sombra à cause d'une voie d'eau le 30 mars 1860. Il ne s'agit pas moins que de la plus vieille épave connu de navire à vapeur et à hélice de la côte provençale. Ce jour là le calme régnait sur les vestiges du navire, la plongée fut zen, "sur la pointe des palmes "....
Ce mérou docile gardera la pause tout au long de la plongée, immobile sur la grande roue, sentinelle attentive et patiente..
Plus loin sous les tôles, c'est un apogon cramoisi qui s'arrête en apesanteur devant l'objectif. les poissons, ce jour là, avaient ils décidé de prendre la pause pour l'étrange créature cracheuse de bulles venue d'en haut ?
Encore plus loin,derrière le cap Taillat qui peine à se séparer de la terre, se trouve un plateau sous-marin appelé la basse de St Anne, cimetière du sous-marin Rubis. Pour quelques plongeurs privilégiés, c'est aussi la zone où trouver un rocher immense de plusieurs mètres de haut, planté sur le sable au milieu de nulle part. La vie s'y concentre donc, exubérante comme ce gorgonocéphale amateur d'ombre qui se replie déjà sur lui même, fuyant mon phare.
La mer offre parfois des rencontres plus furtives, comme ce poisson lune surgit au détour d'une gorgone sur les rochers dit "des Ancres", prolongement moins connu d'un site archi visité du secteur: la roche Quairolle. à peine le temps d'un cadrage approximatif pour lui tirer le portrait et d'une courte course poursuite avec le locoplongeur pour se rapprocher et prendre un ultime cliché. La lune a déjà rejoint l'ombre bleue de la mer...
Mettons franchement cap à l'ouest, maintenant, pour rallier les îles d'or qui narguent les Heures Claires à longueur d'année. le Levant, Port-Cros, Bagaud et Porquerolles nous attendent.
à la sortie du port ou dans la baie du Langoustier, c'est toujours la même histoire, chacun cherche son mouillage, son bout d'ile à lui, son paradis caché.... Magie des terres entourées d'eau, chacun finit par le trouver... Ici la terre devient un peu la mer et cette dernière hésite à devenir ferme... Est-ce un passage pour le marcheur ou un écueil pour un bateau ?
Dans la Grande Passe, entre Bagaud et Porquerolles, 2 fortunes de mer reposent par 50 m de fond, posées comme un bijou sur un écrin de sable clair. La plongée sur l'une d'elles, l'épave du Grec, ce jour là fut somptueuse. A l'image de ces sars errant dans les coursives parées des gorgones mauves et jaunes, le navire à jamais nimbé de bleu devient chaque jour plus beau. Presque envoutante et assurément hypnotique, la plongée sur ces ferrailles sublimées se mérite car la profondeur et le courant parfois outrancier verrouillent parfois l'accès à l'audacieux qui s'y aventurerait à la légère.
Sur cette épave,tout est beau, de loin dans le bleu ou plus proche, le nez sur la tôle. Au hasard d'une incursion dans les cales, le mariage des couleurs attire l'oeil et le flash pour garder un souvenir de cette éponge encroutante dont les cratères pourraient rappeler la surface lunaire, si notre satellite était mauve....
Nul besoin d'aller jusqu'au bout de l'horizon, cependant. A quelques jets de pierre de la plage, le fond marin qui s'élançait mollement vers les abysses accélère brutalement sa course vers les profondeurs. Vers 40 m, la pente augmente brutalement et ce changement se signale par une barre rocheuse qui serpente dans la baie de Cavalaire.
Pour qui sait regarder, le spectacle est grandiose. Cette grande nacre, hier quasi introuvable mais aujourd'hui ressucitée, se pare des plus belles couleurs et des nuances les plus subtiles, pour peu que l'on soit muni d'un éclairage adapté.
Reste enfin le seigneur des lieux, l'épave du Togo si proche des Heures Claires en quelques minutes de bateau. Imposant cargo condamné à l'immobilité recouvert de son linceul de gorgones. la plongée, à plus de 50 m, y est toujours un privilège et les minutes y sont comptées, donc savourées...
Comment se lasser de la nage des anthias au milieu du pourpre des anthozoaires, ornement offert au bâtiment par neptune ? là aussi le charme opère, le temps défile, se dilate, s'accélère et la tentation est grande de voler encore une minute, un coup de palme vers un bossoir ou une chute au ralenti vers les cales. Plus d'un s'est laissé prendre au piège de cette sirène inaudible.
Qui dit faune abondante dit prédateur. Ce denti passa à proximité, pour observer l'intru malhabile qui entrait sur son territoire. Quelques reflets d'argent plus tard, le carnassier disparait dans les superstructures avant de ré apparaitre pour jouer à cache cache. Mais la pression des bouteilles baissent, l'ordinateur de plongée vire au rouge, la montre s'inquiète....il faut remonter.....
Il n'y a pas que la plongée dans la vie, et ce qui compte à tout age, finalement c'est le jeu. Celui qui consiste à surfer la pellicule d'eau éphémère laissée par la vague complice en vaut bien d'autres. Si le soleil commence à se fatiguer dans sa course vers l'ouest, l'enfant lui, inépuisable continue à tutoyer l'écume. Dans un instant le skim sera posé, paré pour la glisse...
Merci à tous ceux qui nous permettent , génération après génération, de profiter de ce site grandiose.
Merci à Françoise et Pierre pour leur accueil
Et, si tout va bien, à l'année prochaine.
texte et Photos Stéphane Simonet